Vendredi 10 décembre 2021, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Grégory Guilbert (directeur général, Pharmacodietetics)
Pharmacodietetics : cinq questions à Grégory Guilbert
La start-up Pharmacodietetics a développé une application qui aide les patients atteints de maladie chronique à adapter leur alimentation, pour une meilleure efficacité du traitement et pour limiter les interactions aliments-médicaments préjudiciables.
Qu’est-ce que Pharmacodietetics ?
Pharmacodietetics est une jeune PME lilloise fondée le 1 octobre 2021 qui développe des logiciels de e-santé. La vocation de Pharmacodietetics est de sécuriser le parcours du patient depuis la pharmacie jusqu’à son assiette. Pour cela nous développons une première application, Eat’s OK, avant de développer tout un plan de recherche autour d’une connaissance plus poussée de l’alimentation et des interactions aliments-médicaments (IAM).
Comment fonctionne votre application ?
L’interface est très intuitive : l’utilisateur crée un compte, renseigne ses données personnelles (âge, taille, sexe, poids, …), scanne le QR code de ses médicaments puis renseigne son schéma de prise (quantité, fréquence et horaires) et, à partir de là, nos algorithmes établissent un plan nutritionnel personnalisé. L’utilisateur, quant à lui, n’a qu’à composer ses menus à la semaine pour savoir si ses apports sont suffisants, en excès ou en déficit.
Pourquoi avoir développé cette application ? Est-ce à partir d’un constat personnel ?
Après la naissance de mes enfants, j’ai quitté mon ancien poste pour me reconvertir et j’ai donc passé le concours PACES. Lors de ma 2ème année de pharmacie, durant un cours de pharmacologie, j’ai découvert les IAM et me suis dit qu’un grand nombre de patients devaient aussi les ignorer et, lors de mes stages officinaux, j’ai pu confirmer que cette intuition était fondée.
Sur quelles bases de données l’application s’appuie-t-elle ?
L’application compile les données personnelles de l’utilisateur, les données issues de notre base de données de médicaments partenaire (Thériaque), les données alimentaires issues des bases produites par l’ANSES ainsi que les recommandations alimentaires du PNNS et du NCBI. Cela permet d’établir, pour chaque utilisateur, une liste d’aliments recommandés, déconseillés ainsi qu’un plan nutritionnel personnalisé.
Quel est son objectif premier ?
Chaque année, 130 000 hospitalisations ou ré-hospitalisations sont liées à un accident médicamenteux (Source : Association pour le Bon Usage du Médicament). Parmi celles-ci, certaines sont liées aux IAM. Par exemple, 900 000 patients sont sous AVK (traitement anticoagulant). Chaque année 17 000 accidents vont être imputés à cette classe médicamenteuse pour laquelle les IAM sont un facteur de risque majeur. Et parmi ces 17 000 accidents, 5 000 connaîtront une issue fatale. Le but d’Eat’s Ok est de réduire le risque lié aux IAM.