Mardi 18 janvier 2022, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Aldric Meneghel (CEO, UTOPYA)


UTOPYA : cinq questions à Aldric Meneghel

La société UTOPYA a été fondée en 2013 avec une utopie : rendre tous les appareils tech réparables rapidement par des professionnels. Pour cela, elle met à leur disposition plusieurs centaines de milliers de pièces détachées, livrées en 24h. Aldric Meneghel, CEO de l’entreprise, répond à cinq de nos questions.

Pourquoi avoir fondé UTOPYA et à quels problèmes vous attaquez-vous ?

La société UTOPYA a été fondée en 2013 avec une utopie : rendre tous les appareils tech réparables rapidement par des professionnels. Pour cela, nous mettons à leur disposition plusieurs centaines de milliers de pièces détachées livrées en 24 heures. Nous nouons ainsi des partenariats avec des constructeurs responsables, pour avoir accès aux pièces détachées d’origine, ou à défaut, nous faisons produire des pièces compatibles. Nous les stockons dans notre centre de distribution basé à Lyon puis les expédions à plus de 6 000 centres de réparation.

Pourquoi la gestion des pièces détachées est aujourd’hui centrale dans l’enjeu de réparabilité ?

Personne ne peut se passer de son smartphone, ne serait-ce que 24 heures. Pour avoir un réel impact sur la réparabilité, il est essentiel de pouvoir réparer n’importe quel appareil dans ce laps de temps. Or, sans pièce détachée, aucune réparation n’est possible. En 2021, c’est plus d’un million de composants qui ont été distribués à nos clients et tout autant d’appareils que nous avons contribué à réparer. Gérer cette hyper croissance de 40% annuelle nécessitait une révolution de la distribution des pièces détachées.

Comment votre logistique s’est-elle structurée pour absorber cette croissance exponentielle ?

Nous avons décidé en 2021 d’automatiser l’ensemble de notre centre de distribution. Cette robotisation nous permet de nous rapprocher de l’efficacité des géants du e-commerce et d’expédier chaque jour plusieurs dizaines de milliers de pièces détachées. Nous sommes fiers d’être, à ce jour, la plus petite société en Europe à accéder à ce niveau de technologie. Preuve que des entreprises françaises de l’économie circulaire comme UTOPYA peuvent aujourd’hui investir et se développer à l’international !

L’indice de réparabilité a été mis en place il y a tout juste un an, avez-vous ressenti un impact sur vos métiers ?

L’indice de réparabilité a permis d’accélérer la prise de conscience du grand public sur le gaspillage technologique. La réparation sort progressivement de son marché de niche pour devenir véritablement tendance. Mais les changements de mentalité chez les constructeurs sont beaucoup trop longs. Malgré les belles annonces, nous rencontrons des difficultés inouïes à obtenir des pièces d’origine auprès de certaines marques en France, qui ne se montrent pas au niveau des enjeux actuels.

Quels sont vos challenges et vos ambitions pour cette année 2022 ?

2022 est l’année de l’ouverture à l’international. Avec les mêmes valeurs et les mêmes exigences qui ont fait notre succès en France, nous avons ouvert l’Italie en début d’année et trois autres pays suivront dans les mois à venir. La France a été un précurseur mondial sur les questions de réparabilité. À nous de tout faire pour devenir demain le leader européen de la pièce détachée et nous rapprocher ainsi un peu plus de notre utopie.