SMART @WORKsam. 16/07/22

Samedi 16 juillet 2022, SMART @WORK reçoit Pierre-Olivier Brial (Directeur Général Délégué, Manutan) , Michaël Strauss-Kahn (associé, NextStage) et Bénédicte Mercier (coprésidente, Sodebo)


Les ETI, un maillon essentiel du tissu économique Français

Souvent méconnues, basée au cœur des territoires, les ETI françaises dégagent 1 000 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, l’équivalent de 40% du PIB français. Elles ont créé 26 700 emplois nets sur les trois premiers trimestres 2021. Un modèle qui pèse lourd et que la France gagnerait à développer. Dans ce but, Emmanuel Macron a lancé en janvier 2020, la « Stratégie Nation ETI » qui vise à prendre davantage en compte leurs spécificités dans la politique économique du Gouvernement.

Un modèle résilient

Les ETI résistent, malgré le contexte actuel et l’inflation galopante. La dernière enquête de BPI France montre qu’elles s’attendent à une hausse de leur activité cette année.

« Cette résilience s’explique par le fait qu’il s’agit souvent d’entreprises familiales qui ont la capacité de poursuivre des projets de croissance sur le long terme, analyse Michael Strauss-Khan, associé chez NextStage. Elles sont moins dépendantes de la conjoncture directe ». « Les ETI ont toujours des avantages compétitifs qui les différencient, car elles sont face à des clients, des fournisseurs, des concurrents qui sont plus gros qu’elles », souligne de son côté Bénédicte Mercier, coprésidente de Sodebo et Présidente club ETI Pays de Loire.

Mais pas suffisamment développé

Pourtant, souvent comparées aux 12 000 entreprises du Mittelstand allemand, les 5 400 ETI françaises manquent encore de force de frappe.

Moins puissants que les grands groupes, moins agiles que les start-up, les ETI seraient-elles les plus mal placées dans l’écosystème des entreprises françaises ?

« En tout cas, nous sommes confrontés à des effets de seuils, raconte Bénédicte Mercier, coprésidente de Sodebo et Présidente club ETI Pays de Loire. Passer de 0 à 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires est beaucoup plus difficile que de passer de 1 à 2 milliard, car cela implique beaucoup de transformation ». « On a parfois les mêmes contraintes que les grands groupes, appuie Pierre-Olivier Brial, directeur général délégué du groupe Manutan. Il faut qu’on nous regarde avec nos spécificités, pour que cela puisse donner envie aux PME de devenir ETI, et en ça le plan Nation ETI fonctionne ».

Un défaut de notoriété encore grand

Autre difficulté, le terme ETI est encore assez méconnu du grand public et elles peinent à attirer les talents. Certaines ont donc choisi d’aller évangéliser autour de cette marque directement dans les écoles. Ainsi, Manutan a choisi d’aller prendre la parole au cœur des amphi de l’INSA.

Sodebo de son côté vient de signer un partenariat avec 30 classes de quatrième pour faire de la pédagogie autour de ses métiers. « Les gens connaissent nos produits mais ne nous connaissent pas en tant qu’entreprise : derrière une Pasta Box il y a 100 métiers ! », explique Bénédicte Mercier.

Pourtant à en croire Pierre-Olivier Brial, les ETI auraient tout pour plaire : «Nous répondons à ce besoin de capitalisme raisonné, c’est dans l’ADN des ETI, et cela correspond pleinement aux attentes de la jeune génération. Il faut qu’ETI soit associées à des valeurs, c’est ça la clé », conclut-il.