Autonomad-Mobility by Solmob : cinq questions à Etienne Drieu

Pouvez-vous nous présenter votre start-up ?

L’objectif d’Autonomad Mobility by Solmob est de faciliter la mobilité des personnes en fauteuil roulant, en développant des kits innovants qui permettent de transformer un fauteuil roulant manuel en un fauteuil roulant à assistance électrique, sans modifier la structure du fauteuil. Nous sommes actuellement 7 personnes, bénéficiant du programme d’accélération du pôle d’excellence EuraSanté, dans le Nord, et avons été récemment labellisés French Tech Seed. 

Et pourtant, cette technologie a failli disparaître, n’est-ce pas ?

Le chercheur qui a fondé l’entreprise avait développé un logiciel embarqué qui permet à un système de quatre roues de rouler sur les deux roues arrière. Cependant, avec la crise sanitaire, la start-up a rencontré des difficultés, je l’ai donc reprise afin de ne pas voir disparaître cette technologie. Et aujourd’hui, le produit existe, fonctionne et attire énormément.

Que permettent vos kits ?

Nous proposons actuellement deux kits innovants aux nombreuses déclinaisons. Le premier, le kit Nomad, se commande par un joystick et offre une fonction unique. Grâce à celui-ci, le fauteuil roulant peut basculer seul sur les deux roues arrière, afin de rouler sur de l’herbe ou d’autres terrains et de franchir des obstacles de 5 cm sans aucun effort (petits trottoirs, paliers de porte, etc.). De son côté, le kit Duo est une assistance à la propulsion, qu’elle soit manuelle ou podale. L’accompagnant peut également bénéficier de l’assistance. Ce kit dispose d’un mode Cruise, qui stabilise la vitesse comme un régulateur de voiture. Nos kits sont uniquement dédiés à des fauteuils manuels et sont compatibles avec une vingtaine de fauteuils, dont les plus utilisés. Faciles d’utilisation, ce sont aussi les plus légers du marché. 

Les réglementations sont-elles un frein à votre développement ?

Afin de pouvoir commercialiser un dispositif médical en Europe, il faut être marqué CE, ce qui impose beaucoup d’obligations. Avec ce genre de kits destinés aux fauteuils roulants, nous sommes de “classe 1” qui est la classe de risque la plus faible, mais nous devons suivre les mêmes exigences que les classes supérieures. En plus de cela, en France, il faut aussi être autorisé par la Haute Autorité de la Santé pour obtenir un remboursement de la sécurité sociale. Il faut alors réaliser un essai ou une étude clinique, afin de démontrer que les produits sont conformes à des spécifications techniques précises. Pour une petite structure et un nouvel entrant, ces démarches sont très lourdes financièrement et très longues.

Quels sont vos projets et ambitions ?

Notre ambition est de commercialiser nos produits dans le monde entier, et d’être reconnu pour notre savoir-faire innovant au service de l’amélioration de la qualité de vie des personnes à mobilité réduite. Actuellement en pleine phase de pré-commercialisation, nous avons des discussions avancées avec des distributeurs de dispositifs médicaux, tant en France et qu’à l’étranger. 

Aussi, pour soutenir notre croissance et nos autres projets qui ne manquent pas, nous entamons un processus de levée de fonds, à la recherche de partenaires investisseurs convaincus par notre projet.