Telehouse France : cinq questions à Sami Slim

Pouvez-vous nous présenter votre Groupe ?

Nous sommes un hébergeur neutre de datacenters, qui existe depuis plus de 30 ans. Nous sommes neutres car nous n’appartenons à aucun opérateur français, donc tous les acteurs que nous hébergeons sont traités avec les mêmes conditions. Avec plus de 40 datacenters à travers 24 villes de 10 pays du monde, nous couvrons un large réseau. Notre valeur ajoutée, c’est la connectivité : cela signifie qu'on va faciliter la rencontre entre le producteur de contenus et les diffuseurs de contenus. Nous sommes l’opérateur qui détient les datacenters les plus connectés au monde, c'est-à-dire qui fait transiter le plus d’échanges de flux entre l’écosystème d’acteurs numériques les plus étendus.

Quel rôle jouez-vous en France ?

Nous disposons de quatre datacenters en France : trois à Paris, dont TH2 Paris-Voltaire qui fait transiter la moitié du flux internet français, et le dernier à Marseille, qui est devenu l’un des hub de connectivité les plus important du monde grâce à ses 14 câbles sous-marins, reliés avec l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie du Sud. 

En Île-de-France, notre campus de Magny-les-Hameaux dans les Yvelines continue de s’étendre, avec la construction d’un nouveau datacenter de 12 000m², dont l’ouverture est prévue pour octobre 2023. Cette construction fait partie d’un plan d'investissements massif d’un milliard d’euros sur cinq ans, en Europe, afin de doubler les capacités d’hébergement sur l’ensemble des sites européens de Telehouse et donc de renforcer la souveraineté numérique européenne.

Pourquoi est-ce important de développer la souveraineté numérique ?

Aujourd’hui plus que jamais, c’est très important d'avoir la maîtrise de nos données et des flux d’informations qui les font transiter. C’est en relocalisant ces flux sur notre sol qu'on peut les maîtriser. Ainsi, ouvrir des datacenters en Europe, faciliter leur implantation via des investissements massifs permet de relocaliser le trafic et de voir nos données transiter par la France plutôt que par la Chine ou les États-Unis. Nous sommes donc présents en France, à Londres et à Francfort sur l’autoroute européenne de l’information.

Comment vous impliquez-vous dans une démarche écologique ?

Quand on parle de datacenters, on imagine des grands hangars, très énergivores. Nous, nous construisons des hub de connectivité plutôt que d’immense fermes à serveurs. Nous cherchons à réduire notre empreinte carbone au maximum depuis quelques années. Nous sommes alimentés intégralement par des énergies de sources renouvelables et nous faisons appel aux meilleures technologies du marché pour réduire la consommation d’eau et d'électricité de nos groupes froids. Ces innovations permettront à notre nouveau datacenter de Magny-les-Hameaux d’atteindre un PUE (Power Usage Effectiveness, Indicateur d'efficacité énergétique, en français) inférieur à 1,3, ce qui est une des meilleures notes du marché.

De nouveaux datacenters sont-ils à l’ordre du jour ?

Nous allons en effet accentuer notre présence dans les villes stratégiques du monde entier. Je pense par exemple à Paris, qui est aujourd’hui la 4e ville la plus connectée au monde, que nous voulons faire passer à la 2e position derrière Francfort et devant Londres et Amsterdam en renforçant notre présence en Île-de-France.