Le débatSMART IMPACTven. 16/12/22

Vendredi 16 décembre 2022, SMART IMPACT reçoit Marion Schuppe (spécialiste de l'investissement à impact, makesense _invest) et Léo Garnier (Directeur Général, Rift)


Savez-vous si votre épargne soutient des entreprises à impact ?

Pour participer à la transition écologique à son échelle individuelle, il y a les gestes du quotidien, faire attention à sa consommation… mais aussi soutenir des entreprises proposant des solutions innovantes pour le monde de demain. Comment ? Grâce au fléchage de son épargne. C’est le débat de Thomas Hugues dans Smart Impact.

Épargner et soutenir des entreprises en accord avec ses valeurs, c’est possible. C’est ce qu’on appelle la finance responsable, au cœur du débat de Smart Impact avec Thomas Hugues.

Une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF) démontre que les ¾ des Français souhaitent avoir accès à une finance durable, mais seulement 11 % connaissent avec précision les types de placements dans lesquels ils investissent. Plusieurs solutions sont alors possibles pour soutenir des démarches responsables : les produits d’épargne les plus classiques avec le livret développement durable et solidaire, par exemple. “Il faut à peu près sur la période 2025-2030, 60 milliards d’euros pour financer la transition. L’épargne des Français, c’est 5000 milliards. Les moyens sont disponibles à travers notre épargne”, explique Léo Garnier, directeur général de Rift, une application mobile qui scanne l'impact sociétal et environnemental de vos comptes courants.

D’autres investissements en direct sont possibles, “mais plus risqués”, avoue Léo Garnier. Plusieurs acteurs peuvent aider à y voir plus clair dans le choix de l’entreprise comme Makesense _invest. “On prend des parts au capital des entreprises dans lesquelles on investit, la différence avec de l’investissement traditionnel, c’est qu’en plus des éléments de risques et de retours financiers, on prend en compte les éléments d’impact”, explique Marion Schuppe, spécialiste de l'investissement à impact au sein de Makesense _invest. Comment définir l’impact ? En répondant à trois critères selon Marion Schuppe : “additionnalité, intentionnalité, mesurabilité”.

Aider une multinationale à changer ou investir dans une start-up innovante ?

Léo Garnier tient à rappeler le rôle fondamental de l’actionnaire, même si sa part dans l’entreprise est infime. “N’est-ce pas le rôle des actionnaires d’influencer la stratégie pour qu’elle change radicalement ? En tant que petit épargnant, je peux voter pour ou contre une décision”, précise-t-il.

D’autant plus que le ticket d’entrée pour être actionnaire peut être accessible. Dans ce cas-là, ce sera plutôt pour accompagner des petites start-up. "Il y a encore un gap sur la première partie du développement des entreprises, on fait des petits tickets d’investissement pour accompagner les très jeunes entreprises”, explique Marion Schuppe.

Quelle est la prochaine étape ? Pour Léo Garnier, l’État devrait aller plus loin et réglementer les produits d’épargne classiques. “Le livret A, l’assurance-vie… doivent aussi servir à la transition et se réorienter”. La balle est dans le camp des épargnants.

Sibylle Aoudjhane