Samedi 25 février 2023, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Stéphane Carpier (co-fondateurs et dirigeants associés, N’CO Conseil) et Aurélie Rebaudo-Zulberty (co-fondateurs et dirigeants associés, N’CO Conseil)
NCO CONSEIL : cinq questions à Aurélie REBAUDO-ZULBERTY et Stéphane CARPIER
N’CO Conseil accompagne tous les acteurs de l’immobilier dans leur nécessaire transformation vers une économie responsable. Aurélie Rebaudo-Zulberty et Stéphane Carpier, co-fondateurs et dirigeants de N’CO Conseil, expliquent leur vision et les enjeux pour les acteurs de l’immobilier d’être plus responsable.
Que propose N'CO Conseil ?
N’CO Conseil est un cabinet qui accompagne l’ensemble des acteurs de l’immobilier dans leurs démarches d’immobilier responsable. Ainsi, nous accompagnons aussi bien des investisseurs institutionnels, des foncières immobilières, des sociétés de gestion ou des directions immobilières d’entreprises, que des promoteurs, développeurs, cabinets d’architectes, bureaux d’étude, et entreprises de travaux, industriels du bâtiment, ou property managers. Et nous accompagnons tous ces acteurs sur des sujets pouvant aller de la définition stratégique (comment aborder les enjeux ESG dans une stratégie d’entreprise, quels engagements adopter et objectifs se fixer, quels moyens allouer, quels plans d’action structurer, etc.) en passant par la mise en œuvre opérationnelle d’actions (sur un portefeuille d’actif, sur un projet, pour animer une démarche dans une entreprise), par les labels et les certifications d’entreprises (BCorp, ISO, etc.), de portefeuilles (label ISR par ex.) ou d’actifs immobiliers (en exploitation ou en restructuration, plus rarement en construction) et jusqu’à l’évaluation de la démarche (reporting SFDR, NFRD agences de notations extra-financières, etc.).
Quelle est l’histoire de la société ?
N’CO Conseil est le fruit de 2 parcours et 2 personnalités similaires par certains aspects et surtout très complémentaires par d’autres. Dès son cursus d’ingénieur en construction, Stéphane prend conscience de l’impact environnemental des travaux et choisit de compléter sa formation par un DESS (Master 2) en environnement. Pionnier, il développe dès lors la construction durable au sein d’un conseil en management environnemental pendant près de 10 ans. Aurélie commence, de son côté, par une formation d’ingénieur en chimie qu’elle complète d’un Mastère à HEC en Achats et Supply Chain. A cette époque, l’enseignement n’intègre pas la nécessité de prendre soin de son écosystème et de l’environnement. Alors, elle s’attachera à développer ces démarches au sein des différentes entreprises du bâtiment et des services à la ville dans lesquelles elle travaille. Nos chemins se croisent au sein d’une foncière immobilière au sein de laquelle notre vision commune et la complémentarité de nos expertises fondent l’efficacité de nos actions. Mais quelle que soit l’exigence du donneur d’ordre, un actif ne sera réellement performant en opération que si l’ensemble de la chaîne relève le même défi. Aussi, nous décidons de fonder notre cabinet de conseil pour accompagner l’ensemble des acteurs de l’immobilier dans leur nécessaire transformation vers une économie responsable.
Qu’est-ce que l’immobilier responsable ?
L’immobilier responsable se définit comme un immobilier qui prend en compte les enjeux ESG dans le but de réduire ses impacts négatifs et de maximiser ses impacts positifs sur l’ensemble de ses parties prenantes. L’importance des enjeux variera en fonction du type d’acteur (investisseurs, promoteurs, architectes, entreprise de travaux, industriels, etc.) et d’actif (bureau, commerce, logistique, résidentiel, etc.). Mais dans tous les cas, les sujets d’impact carbone, particulièrement importants dans le bâtiment, de sobriété énergétique, de résilience au changement climatique seront principalement travaillés. Nous veillons également à renforcer la prise de conscience sur les enjeux de préservation de la biodiversité, et également sur les pratiques d’économie circulaire et de gestion des ressources. Les enjeux sociaux et sanitaires ne doivent pour autant pas être laissés pour compte car les immeubles ont avant tout été construits pour abriter des êtres humains, et ces derniers peuvent avoir un impact réel sur le bien-être et la santé humaine : qualité de l’air, confort thermique, confort lumineux ou acoustique, mais également mobilité, accessibilité ou activité physique, nutrition ou lien avec le vivant. Enfin, les relations avec les parties prenantes, investisseurs, occupants, prestataires et fournisseurs jouent un rôle essentiel dans les performances réelles des immeubles.
Quelle est votre mission principale ?
Il faut se rendre compte que près de 60 % de la population mondiale vit aujourd’hui dans des villes, que chacun d’entre nous passe plus de 90% de son temps dans un espace clos, que les bâtiments et l’immobilier représentent près de 40% de la consommation d’énergie et que le secteur est le 2ème plus émissif en termes de gaz à effet de serre. Nos bâtiments, nos villes représentent donc un levier colossal de transformation écologique et sociale vers la neutralité carbone, la préservation de la biodiversité, et le bien-être et la santé humaine. En tant que société à mission, notre ambition est inscrite dans nos statuts : « Transformer les pratiques immobilières pour un impact positif sur les hommes et l’environnement ». A l’image du nom que nous avons donné à notre cabinet (Henko en japonais c’est un changement sans retour, une transformation réelle et profonde), nous souhaitons emmener les près de 210 000 entreprises de l’immobilier et 400 000 entreprises du bâtiment dans cette grande aventure qu’est la transition écologique et sociale. Cette mission, nous l’avons déclinée en 5 objectifs stratégiques inscrits dans nos statuts et 10 objectifs opérationnels que nous suivons annuellement (et qui sont, comme le veut la loi PACTE, audités régulièrement !)
Quels sont les enjeux pour les acteurs de l’immobilier d’être plus responsable ?
D’abord pour valoriser leur entreprise et/ou leurs portefeuilles : aujourd’hui les investisseurs imposent de plus en plus de reporting et de transparence du point de vue extra-financier (il y a le poids de la réglementation : SFDR, CSRD, Taxonomie et les labels ISR et autres). Ensuite, pour attirer des acquéreurs et des locataires : les entreprises se dotent de stratégie RSE et les lieux de travail, les immeubles qu’ils occupent doivent refléter, voire incarner ces engagements !Bien sûr, il faut également répondre à la réglementation technique qui intensifie, en particulier en France où les exigences au niveau des consommations énergétiques (dispositif Eco-énergie tertiaire), mais également du carbone (RE2020) sont importantes.Parce que les utilisateurs de bâtiments demandent de plus en plus de bien-être et de reconnexion au vivant dans les bâtiments.Enfin, parce que la société civile dans son ensemble questionne les entreprises sur leur responsabilité et leurs actions, et que pour attirer et conserver les meilleurs talents, les entreprises se doivent d’agir avec sincérité !