Le rendez-vousSMART TECHmer. 29/03/23

Mercredi 29 mars 2023, SMART TECH reçoit Marie-Capucine Lemétais (partner, Ring Capital) et Anthony Babkine (Délégué général & cofondateur, Diversidays)


Comment rendre la Tech plus inclusive ?

La French Tech manque de talents et pourtant elle écarte d’office certains profils. Selon une étude de l'association Diversidays, près de 39 % des salariés français ont été victimes d'une discrimination à l’embauche dans le monde de la Tech.

La Tech française a tout pour attirer les talents. 81% des Français ont, de prime abord, une bonne opinion des start-up du numérique en matière de RH. Pourtant, près de 80 000 postes y sont vacants, selon les chiffres du gouvernement.

“C’est le paradoxe de la Tech”, déplore Anthony Babkine, délégué général et cofondateur de Diversidays. “On a d’un côté une forte pénurie de talents, de l’autre une certaine attractivité du secteur et cependant on a très peu de Français qui postulent, puisque seulement 20% d’entre eux ont postulé ou ont envisagé de travailler dans une start-up de la Tech”, explique-t-il.

La raison de ce faible taux de candidatures ? Une discrimination à l’embauche trop importante qui décourage certains talents.

Il y a énormément de facteurs limitants, constate le cofondateur de Diversidays. “Ce qui revient en premier, c'est l’âge, car il y a très peu de seniors (8%) dans ce secteur”, indique Anthony Babkine, “ce qui arrive ensuite, c'est le diplôme, puisque 50% des gens ne se projettent pas dans cet environnement-là sans diplôme adéquat”.

Anthony Babkine n’a pas eu besoin de cette étude pour relever le manque de diversité de la Tech.

Il y a trois ans, son association s’est alliée avec l’association Mozaïk RH pour fonder Tech Your Place. Ce programme est destiné à accompagner les entreprises de la Tech vers des recrutements plus diversifiés et des techniques managériales plus inclusives.

Parmi leurs cibles, on trouve les start-up du secteur, mais également les fonds d'investissements qui financent massivement l’économie du numérique. Depuis octobre, 12 d’entre eux se sont d’ailleurs engagés au sein de ce programme.

“En tant que fonds d’investissement, on a à la fois une responsabilité et un levier d’action sur ces sujets de diversité”, révèle Marie-Capucine Lemétais, partner chez Ring Capital, un des premiers fonds à avoir rejoint le mouvement. “La responsabilité, c’est de prendre le capital et de l'orienter vers des sociétés qui créent de la valeur” explique-t-elle, “le levier, c'est qu’en tant que fonds d'investissement, nous sommes actionnaires de dizaines, voir de centaines de sociétés, on a donc une capacité de démultiplier l’accélération d’un mouvement comme Tech Your Place”.