MARC OLIVIER PETIT EXPERTISE : cinq questions à Marc-Olivier PETIT

Que propose votre société ?

MARC-OLIVIER PETIT EXPERTISES est une société éponyme d'expertise spécialisée en immobilier d'entreprise : boutique, tertiaire, logistique. Nous procédons à des examens juridiques de baux et des analyses financières du marché pour déterminer les valeurs vénales d'actifs, les valeurs locatives, les indemnités d'éviction et d'occupation lors des refus de renouvellement de bail. A cette occasion, nous devons apprécier le préjudice, tout le préjudice subi et rien que le préjudice. Nous évaluons beaucoup de fonds de commerce. 

Quelle est l’histoire de sa création ?

A la fin de mon cursus, je souhaitais déjà m'orienter vers l'expertise immobilière alors que mon contexte familial ne s'y prêtait pas. J'ai toujours vu un côté ludique dans l'exercice de cette fonction et c'est sans doute pour cette raison que je reste toujours très enthousiaste après 30 ans dans cette discipline. Je dis souvent, de façon présomptueuse et provocatrice, que je joue tous les jours au MONOPOLY, excepté que je participe à la détermination du prix de la « rue de la Paix ». La société à 20 ans cette année, elle est prospère et elle a été rentable dès la 1ère année d'exploitation même si mon BFR a fortement augmenté. L'essentiel des missions est sollicité par des clients privés (B to B) mais j'interviens, aussi, personnellement dans un cadre judiciaire depuis 20 ans et près de 475 jugements. Je ne fais pas de transaction et je suis assermenté au sein de la CEICE, à laquelle j'adhère et dont je suis l'ancien président (Compagnie des Experts en Immobilier Commercial). Tous sont des experts immobiliers accrédités près de la Cour d'Appel de Paris, et tous sont assermentés et sont des spécialistes reconnus en immobilier d'entreprise. Nous sommes environ 25 à la CEICE.

Quelle est votre mission principale en tant qu’expert en immobilier ?

Il s'agit de déterminer des valeurs locatives lors des renouvellements de baux ou, de marché en première location, d’évaluer des indemnités d'éviction et d'occupation suite à la délivrance d'un congé comportant un refus de renouvellement de bail, estimer la valeur vénale d'un bien, voire des parts sociales d'une SCI. Il s’agit, pour l'essentiel, de biens bénéficiant d'une affectation commerciale : bureaux, logistiques et boutiques dont hôtels, cinémas, théâtres, cliniques etc... Il est important de préciser que la loi Hoguet, du 2 janvier 1970, régit seulement 4 professions immobilières : agent immobilier, mandataire en vente de fonds de commerce, syndic de copropriété et administrateur de biens. La profession d'expert immobilier n'est pas réglementée excepté les Experts, près la Cour d'Appel de leur région, qui sont assermentés et répondent aux dispositifs de la loi du 29 juin 1971. 

Sur quoi repose votre expertise ? Jusqu’où s’étend votre savoir-faire ?

Une double compétence basée sur une connaissance judiciaire en cas de non règlement, à l'amiable, d'un différend entre les parties devenant un contentieux et une connaissance du marché pour favoriser une solution privée. Je ne vends pas de biens immobiliers. Je conseille, j'audite, je recherche la vérité dans un marché où l'opacité est entretenue par ses propres acteurs. Je ne plaide pas et je ne négocie pas mais j'accompagne les bailleurs ou preneurs ou avocats lors de leurs questionnements techniques. 

Quelle est la place de l’innovation au sein de votre entreprise ?

L'enjeu, c'est la qualité du traitement des données, des DATA. C'est presque un travail de journaliste, une quête de la vérité, la recherche de la juste information pour en tirer la quintessence : une analyse juste du marché. Nous vendons du contenu. Une analyse pertinente dépend de la source de la « matière première » qui est l'information référencée, connaître les modalités des transactions et analyser des jugements. L'enjeu relatif aux innovations c'est définir l'impact des mesures et des obligations en matière immobilière face à l'obsolescence, aux coûts des mesures énergétiques. L'innovation, ce sont des algorithmes, « artificiellement intelligents », qui seront sans doute capables de procéder à une expertise sous réserve de la fiabilité des informations saisies ultérieurement et en considération d'une responsabilité professionnelle qui ne pourra pas être engagée.