LE GRAND ENTRETIENven. 12/05/23

Vendredi 12 mai 2023, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Sandrine Broutin (Directrice Générale, FONDATION FALRET)


FONDATION FALRET : cinq questions à Sandrine Broutin

Depuis 1841, l’Œuvre Falret, devenue Fondation Falret, met son expérience et son savoir-faire au service de différents types d’actions pour permettre à des personnes vivant avec un trouble psychique de bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Sandrine Broutin, directrice générale, explique son fonctionnement et met en perspective son évolution.

Que propose la Fondation Falret ?

Acteur incontournable du champ de la Santé mentale, pionnière dans l’accompagnement des personnes en souffrance psychique ou en difficulté psycho sociale, la Fondation Falret défend depuis près de deux siècles leur accueil et leurs droits, notamment celui de bénéficier d’une aide adaptée pour se rétablir et exercer sa pleine citoyenneté.

Quelle est son histoire ? Pourquoi a-t-elle été créée ?

Le Dr Jean-Pierre Falret a fondé en 1841 la Société de Patronage pour les Aliénés sortis guéris de l’Hôpital de la Salpêtrière. Reconnue d’utilité publique, dès 1849 (2e association à avoir obtenu la reconnaissance d’utilité publique en France), cette société de patronage a connu des évolutions au fil du temps ; elle a été renommée ŒUVRE FALRET en 1959. Depuis le 22 février 2023, l’œuvre Falret s’est transformée en FONDATION FALRET reconnue d’Utilité Publique et nous poursuivons toujours le combat de notre fondateur : anticiper les besoins, imaginer des réponses concrètes et adaptées aux personnes présentant des fragilités de santé mentale, faire changer le regard sur la maladie psychique.

Quels types d’actions menez-vous en faveur des personnes souffrant de troubles psychiques ou en difficultés psycho-sociales ?

La Fondation s’attache au quotidien à innover et développer de nouveaux dispositifs pour identifier les plus isolés, leur venir en aide et proposer des solutions d’accompagnement, d’accueil, d’hébergement et de soin. Plus globalement, nous nous attachons à réinventer nos pratiques avec la perspective d’une santé mentale toujours plus préventive, personnalisée et émancipatrice. Parce que ces pratiques permettent un accompagnement créateur de réinsertion (sociale et professionnelle) et de réhabilitation durable des personnes concernées.

Avez-vous des établissements partout en France ?

Nous avons 51 établissements, essentiellement en Ile de France et un établissement dans le Loiret. Nos champs d’intervention de nos établissements sont les foyers de vie, Samsah, CHRS, FAM, EAM, MECS etc. Nous innovons dans l’accueil de ces publics fragilisés comme par exemple l’EAM St Ouen, qui propose un accueil de jour et un hébergement.

Quelles sont les évolutions à venir ?

Nous allons soutenir une stratégie de développement et une dynamique partenariale au service des parcours des personnes fragiles. Nous allons aussi déployer une offre plus inclusive et promouvoir des pratiques décloisonnées entre le sanitaire, le social et le médico-social : une réponse pour mieux se préparer collectivement aux défis de santé mentale du XXIème siècle. C’est l’alliance des savoir-faire, des compétences et des savoir expérientiels de chacun pour une mise en commun d’un bien commun. La promotion et la protection de la santé mentale est une nécessité absolue chez les plus jeunes (augmentation de 72 % des consultations psychiatriques chez les enfants depuis 2020, augmentation notable des envies suicidaires chez des enfants de moins de 10 ans !). Au travail, la sensibilisation et la formation des responsables et les interventions destinées aux travailleurs peuvent jouer un rôle déterminant dans la prévention, le dépistage et l’accompagnement adapté.