Jeudi 8 juin 2023, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Basile Petit (Directeur adjoint, EDTA) et Benoît Lachamp (Directeur général, EDTA)
EDTA Sornas : cinq questions à Benoît Lachamp et Basile Petit
Accompagnant le développement des technologies, l'école est aujourd’hui axée sur le digital et forme les futurs professionnels de la communication digitale. Benoit Lachamp, Directeur général et Basile Petit, Directeur adjoint, détaillent la vision de l’école et ce qui en fait sa particularité.
Quels sont vos rôles au sein de l’école ? Et vos parcours professionnels ?
Pour ma part, je suis le Directeur général de EDTA Sornas ainsi que d’autres écoles. J’ai aussi la charge de l’ESVE, une école spécialisée dans la vente et l’exportation, l’Institut de sténotypie Grandjean et l’ESMD, l’Ecole Supérieure des métiers du Droit. Mon rôle principal est le développement de ces écoles, notamment en travaillant avec les équipes sur la mise en place de nouveaux programmes et leur évolution. J’apporte par ailleurs mon expertise de la formation dans le digital, qui me paraît aujourd’hui nécessaire dans l’ensemble des métiers et l’est d’autant plus dans les métiers de EDTA Sornas. Je travaille aussi sur les synergies possibles entre nos écoles, mais aussi d’autres centres de formation ou institutions. Basile est le directeur-adjoint de l’école. Il pilote la pédagogie de l’école en collaboration avec une responsable pédagogique. Il intervient aussi en tant qu’enseignant dans toutes les classes (pour le lien avec les étudiants) dans des domaines comme les technologies de la communication, la bureautique, la conception-rédaction ou la sémiotique. Avant de rejoindre l’EDTA Sornas, il a travaillé pendant 10 ans dans le secteur de la communication en agence, dans des grands groupes comme pour des PME pour des missions autour du social média et de la conception rédaction, toujours très ancré dans le digital. Il est aussi chargé de trouver les formateurs, essentiellement des professionnels du secteur, qui correspondent à notre approche. Dans le cadre de notre mastère UX/UI, il faut trouver les personnes qui, comme nous, mettent les sciences cognitives au cœur de la démarche et ne pensent pas uniquement en termes de création d’interfaces, comme on peut le voir ailleurs.
Vous êtes une école à taille humaine. Quels sont les avantages ?
Il est devenu courant que des écoles fassent la course à la taille. Bien sûr une école de 2000 ou 3000 étudiants aura plus de ressources pour communiquer, aura plus d’anciens étudiants dans les entreprises et potentiellement plus de notoriété. Mais pour ma part, je trouve que c’est souvent au détriment de l’humain. Pour moi, il est important qu’une école soit à taille humaine, que l’ensemble du personnel connaisse l’ensemble des étudiants, que les étudiants puissent passer du temps à échanger avec les formateurs entre les cours et que l’équipe pédagogique connaissent leurs objectifs pour bien les accompagner. Il est important pour nous que les élèves sachent qu’ils peuvent nous solliciter pour toutes les questions qu’ils ont. Cela permet de trouver rapidement des solutions à leurs requêtes et contribue à un climat de confiance. Avec cette relation, nous pouvons facilement ajuster le déroulé des formations cela peut concerner des désagréments comme les grèves de transports ou planifier des temps de préparation supplémentaires à l’approche des examens pour rassurer les étudiants. Cela contribue fortement à l’amélioration de l’école et de ses formations grâce à un dialogue ouvert. Ce sont également des facilités sur les questions matérielles. Un étudiant à son ordinateur qui tombe en panne ? Il peut passer à notre bureau et nous lui en prêtons un facilement.
Quelle est votre vision de la formation notamment avec le développement du digital ?
Pour avoir créé les premières formations aux métiers du digital au début des années 2010, j’ai toujours eu une double conviction. Le digital doit rester un outil et doit être maîtrisé. Je m’explique, avec le temps la technologie se complexifie et en même temps les interfaces sont souvent rendues plus simples. Ce qui permet généralement à n’importe qui de maîtriser les fonctions de base d’un logiciel, d'une plateforme ou d’une technologie. Mais, c’est bien loin de suffire pour devenir un professionnel averti qui saura tirer le vrai potentiel de l’outil et saura suivre ses évolutions dans la durée. Car aujourd’hui être un professionnel du secteur c’est savoir se remettre tout le temps en question et apprendre continuellement. Dans le secteur de l’enseignement on voit se développer à outrance le e-learning, comme tout cela doit être un outil et non une fin en soi. S’il est bien pensé, qu’il répond à une véritable problématique et surtout qu’il fait l’objet d’un véritable suivi cela a du sens, sinon c’est un échec, il n’y a qu’à voir les taux d’échecs à certains MOOC par exemple. La question du digital dans nos formations est abordée de plusieurs manières. Dans l’enseignement en création graphique, nous pensons que nous devons accompagner les étudiants dans la prise en main des logiciels mais que le digital leur permet facilement de progresser sur l’outil grâce aux ressources en ligne. En revanche, l’école reste un lieu clé pour développer sa culture, comprendre les codes, acquérir la méthode. Connaître l’outil par cœur ne forme pas au métier sans maîtrise du processus créatif. Mais nous réintégrons aussi dans nos formations des logiciels qui sont de moins en moins enseignés comme Excel ou Powerpoint. Les gens n'utilisent souvent que 10 % des capacités de ces outils et perdent un temps considérable en ayant si peu de maîtrise. Il n'y a qu'à voir les comptes TikTok de tutos qui cartonnent sur le sujet. Il est également important d’accompagner les étudiants autour d’une culture du numérique, des usages et des enjeux de société. On pense trop souvent, à tort, que les étudiants sont automatiquement à l’aise avec les outils numériques car ils sont « nés avec » alors qu’ils ont tout autant besoin d’être formés sur bien des aspects. De l’utilisation efficace d’un ordinateur à la compréhension de l’écosystème numérique. Ils connaissent déjà bien des usages mais, il y en a d'autres qu'ils ne connaissent pas. On a tendance à les "laisser se débrouiller" avec les outils.
À quoi formez-vous vos étudiants ? Quels types de métiers pourront-ils faire une fois diplômés ?
L’école forme aux métiers de la communication digitale à travers deux axes majeurs : la création graphique et la communication digitale. Avec des cursus de bac+2 à bac+5, les opportunités de carrières sont nombreuses en fonction des options qu’ils choisiront. Côté création graphique, on peut citer par exemple le métier de webdesigner, d’UI designer ou de graphiste web. Social Media Manager, Trafic manager, responsable CRM ou rédacteur web sont eux des exemples de métiers possibles après nos cursus tournés vers les médias sociaux et le marketing digital. Nous formons également aux métiers de Designer UX et Designer UI avec une approche combinant sciences cognitives, psychologie et design.
Qui peut s’inscrire à vos formations ?
Avec des formations de bac+2 à bac+5, nous accueillons des bacheliers mais aussi des étudiants qui ont déjà entamé un cursus en communication dans d’autres établissements. Nous voulons, en postbac proposer des formations qui correspondent à différents profils d’étudiants. C’est pour cela, que nous avons un BTS Communication mais aussi un Bachelor Responsable projet de communication avec deux approches pédagogiques bien différentes. Certaines formations sont aussi adaptées à des profils qui ne viennent pas du secteur de la communication. Le mastère Designer UX/UI est ouvert également à des étudiants ayant un bac+3 en psychologie ou en ergonomie. Nous avons également une formation appelée Mise à niveau, qui permet à des personnes en réorientation ou souhaitant reprendre des études de découvrir les différentes facettes de la communication digitale.