SMART MORNING SOUMIERlun. 19/06/23

Lundi 19 juin 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Maxime Bérard (CEO, Simpliciti)


Simpliciti : 6 questions à Maxime Bérard, PDG

Leader français dans la fourniture de solutions technologiques pour le secteur public notamment autour de la collecte des déchets. Découvrons comment cette PME, avec plus de 25 ans d'expérience, utilise la technologie et les données pour améliorer la qualité des services, sensibiliser les citoyens et relever les défis auxquels sont confrontées les agglomérations. Maxime Bérard, son PDG, nous explique le parcours et les enjeux auxquels est confronté cet écosystème.

Une présentation de la PME Simpliciti ? 

Simpliciti est une PME éditrice de solutions logicielles que j’ai rejoint comme PDG il y a plus de 4 ans, mais qui innove depuis plus de 25 ans. Nous sommes partis de la géolocalisation de véhicules à une époque où c’était novateur. Puis, nous avons gardé cette avance en nous spécialisant au fil de projets structurants dans de grandes agglomérations, notamment dans la gestion des déchets et en enrichissant notre offre au fur et à mesure. Nous avons dépassé les 20 m€ de CA en 2022 : majoritairement en servant les collectivités ou leurs prestataires de services avec des solutions numériques.

La fusion de la technologie et de la gestion des déchets peut sembler inattendue. Pouvez-vous expliquer les défis auxquels vous faites face ?

Nous faisons face à des défis conjoncturels et structurels, essentiels pour la société actuelle Parmi ces enjeux : 

· L’importance de la gestion des déchets, qui s'est révélée cruciale ces trois dernières années: pendant la crise sanitaire, notamment lors des confinements et plus récemment lors de la grève des éboueurs ;

· La contribution de chacune et chacun à la transition écologique qui est un sujet de préoccupation croissant pour tout le monde, avec le tri des déchets comme 1er éco-geste citoyen pour les Français. La technologie joue un rôle essentiel pour faciliter et encourager ces actions ;

· La couverture de nos services sur l’ensemble du territoire et pas seulement dans les grandes villes. Il faut savoir que plus de 80 % de nos clients sont en dehors des centres urbains.

Comment vos solutions sont-elles concrètement appliquées chez vos clients ?

Notre objectif principal est d'améliorer l'expérience des citoyens tout en optimisant l'efficacité pour les collecteurs de déchets afin de réduire les coûts et, par conséquent, la facture pour le citoyen. Or sans accompagnement, les volumes de déchets et les coûts de traitement augmentent, ce qui met une pression financière croissante sur les agglomérations en charge. 

Pour remédier à cela, nous travaillons à simplifier le système complexe de gestion des déchets en améliorant l'efficacité et l'agilité de nos clients collecteurs grâce à la technologie. En termes d’efficacité, nos outils permettent d’avoir des circuits de collecte optimisés, en s’adaptant aux nouveaux flux de déchets à collecter et aux diverses contraintes et en faisant des gains en moyenne de 20% sur les kilomètres parcourus par des véhicules qui consomment plus de 50 L/100.

En termes d’agilité, en veillant à apporter des solutions permettant de gérer l’aléa de l’opérationnel. Comme par exemple pour notre client d’une métropole de la Côte d’Azur pour lequel il s’agit de guider de nouveaux conducteurs lors de la saison touristique, allouer les bonnes ressources matériels et humaines en prenant en compte les maintenances de matériel ou organiser des repasses.

Quelle data peuvent faire changer les comportements ?

Le simple fait de quantifier peut conduire à un changement de comportement. Par exemple, la quantité de déchets produits peut choquer les gens une fois celle-ci connue. Une autre approche consiste à adapter la facturation en fonction de l'utilisation pour inciter à la réduction des déchets.

On parle de « tarification incitative », l’ADEME chiffre les gains à 30 % de réduction sur les ordures ménagères et la Cour des Comptes a récemment recommandé le déploiement généralisé de ce mécanisme. Mais à vrai dire, sans même toucher à la fiscalité, avoir de l’information - que l’on obtient des puces dans les bacs et des lecteurs RFID sur le camion - ouvre la porte à de nombreuses idées pour l’agglomération. Par exemple pour communiquer au citoyen sur l’usage et faire vivre cette donnée (comparer, mesurer l’évolution) et adapter les collectes pour ne pas aller collecter des bacs qui ne sont pas sortis.

Qu'est-ce qui distingue Simpliciti sur le marché ?

Simpliciti se distingue par son approche globale, de la collecte à l'analyse des données, avec une équipe de consultants pour partager notre expertise. Nous avons une histoire de 25 ans et un vaste éventail d'expériences parmi nos 140 employés. Nous avons la chance d’être présent en France dans une agglomération sur trois en direct ou via des collecteurs - dans des grandes villes comme Lyon et Bordeaux jusqu’à des communautés de communes beaucoup plus rurales.

Nous avons actuellement une vingtaine de postes à pourvoir. Notre engagement envers des questions sociales significatives, ainsi que notre récente transition vers le statut d’entreprise à mission, nous donnent un réel avantage sur le marché de l’emploi.

Quels sont les plans futurs pour Simpliciti ?

Nous avons un plan de développement ambitieux pour augmenter notre impact. Cela implique l'élargissement de nos offres et l'extension de notre présence en France et à l'étranger. Nous prévoyons de continuer à investir massivement dans nos produits avec un budget R&D de 25 millions d'euros pour les cinq prochaines années, et de recruter une centaine de personnes pour soutenir ce développement.