SMART SHORTS du 3 juillet 2023
De 2000 € à 9 millions… l’histoire de la vente d’un vase bleu chinois
“Madame la propriétaire si vous suivez cette enchère, restez assise”. Le commissaire-priseur Jean-Pierre Osenat, de la maison éponyme s’est permis de lancer cette phrase au cours d’une vente qui explosait toutes les estimations.
La pièce en question est un vase bleu en porcelaine, d’une forme appelée "tianqiuping », estimé entre 1500 et 2000 euros par la maison de ventes. Pourtant, il a été cédé à plus de 9 millions d’euros, 7,7 millions sans frais. Une belle histoire pour la propriétaire qui a reçu ce vase en héritage. Elle souhaitait simplement le vendre alors qu’elle déménageait dans les DOM-TOM.
L'écart colossal entre l'estimation initiale et le prix final s'explique par deux interprétations divergentes de l'objet. D'un côté, l'expert anonyme a daté le vase au XXe siècle, ce qui réduirait considérablement sa valeur. De l'autre côté, les enchérisseurs, qui estiment que le vase est bien plus ancien, remontant au XVIIIe siècle, à l'époque de l'empereur Qianlong. Une marque présente sous le vase sème effectivement le doute.
Dans le catalogue de vente, Jean-Pierre Osenat précise : "quinze jours avant la vente, des dizaines et des dizaines de collectionneurs et conservateurs de musée sont venus de Chine avec leurs loupes pour examiner le vase sous tous les angles. Face à cet afflux inattendu, nous avons décidé de bloquer les enchères sur internet et avons demandé aux enchérisseurs une caution de 15 000 euros pour participer à la vente."