Mercredi 22 novembre 2023, SMART PATRIMOINE reçoit Thibault Richon (Directeur de Gestion, Responsable Multi-stratégie Infrastructure, Swen Capital Partners) et Cédric Marc (Gérant, Patrimonio Finance)
Viager : faut-il y penser pour compléter sa retraite ?
Le viager pourrait bien être un bon complément de retraite ! En effet, dans le cas d’un viager occupé, le retraité peut s’assurer d’un revenu à vie, tout en conservant le droit d’habiter dans son logement. En plus, à partir de 70 ans, la rente viagère bénéficie d’un avantage fiscal : elle n’est imposée qu’à 30 %.
Depuis un peu plus de cinq ans, le marché a évolué. Le viager sans rente représente « actuellement à 25/30 % du marché » estime Stanley Nahon, directeur général chez Renée Costes. « Cela a permis de créer un dynamisme et de répondre à des besoins différents. » Il s’agit essentiellement pour les retraités de « monétiser leur patrimoine tout en continuant à en profiter, à ne pas changer leurs habitudes de vie ». Viager, nue-propriété, une nouvelle manière de profiter des opportunités de l’immobilier, « un peu le fonds de pension à la française ».
Un choc de simplification ?
Yann Videcoq, directeur général d’Arkéa Reim, constate lui aussi la tendance émergente, alors que traditionnellement, « les investisseurs privés sont moins tentés par les viagers bookés ». Pour lui, les populations seniors ont de nombreux intérêts à aller vers le viager, par exemple, pour préparer une succession. « Cela simplifie les choses. Laisser une maison à ses enfants, cela peut être compliqué, certains veulent la vendre, d’autres la garder. Certaines personnes se tournent vers le viager aussi pour simplifier la transmission patrimoniale, parce que vous transmettez du cash. »
Une approche qui brise une idée reçue : la pratique du viager concerne des personnes âgées sans enfants ou successeurs. Stanley Nahon évalue à « 70 % », la proportion « des personnes avec enfants qui vendent en viager ou en nue-propriété ». Il ne doute pas que « ces enfants sont souvent parties prenantes dans le projet, soit parce qu’ils veulent que leurs parents conservent leur indépendance financière, soit parce qu’ils ont eux-mêmes besoin d’être soutenus financièrement ».
93 % d’investisseurs privés particuliers dans le viager
« C’est aussi un moyen de préparer sa retraite de manière intelligente, et c’est une manière plus simple que l’investissement dans le locatif, avec les risques d’impayés et les problématiques de vacances », s’enthousiasme Stanley Nahon. « C’est un moyen de faire du locatif sans les risques et la fiscalité attachés au locatif. Cela permet un retour sur investissement de l’ordre de 7 à 8 %. » Selon ses chiffres, l’immense majorité du marché du viager, 93 %, serait animée par des investisseurs privés particuliers, d’une moyenne d’âge de 45 ans. Des investisseurs qui auront le temps de se préparer une retraite confortable.