Lundi 27 novembre 2023, BE DÉTER reçoit Cynthia Kasparian (Fondatrice, Hikayat)
Du Liban à la France, quand la double culture amène à l’entrepreneuriat
C’est l’ensemble de son histoire personnelle qui a mené Cynthia Kasparian à l’entrepreneuriat. Libanaise d’origine, elle stoppe son activité de cinéaste, lors de la naissance de sa fille. Confrontée à des difficultés pour lui transmettre l’arabe, Cynthia fonde Hikayat, une entreprise qui fabrique des jeux éducatifs pour apprendre cette langue.
Cynthia Kasparian a grandi au Liban et évolue aujourd’hui entre deux cultures. « J’ai un tiers de ma vie en France, deux tiers au Liban » confie-t-elle. En arrivant en France à l’âge de 24 ans, Cynthia Kasparian doit « réétudier les codes sociaux, trouver et garder sa place », sans pour autant abandonner sa culture libanaise. Et cette double identité qu’elle se construit sera à l’origine de son projet entrepreneurial. L’explosion du port de Beyrouth en 2020 entraîne « la mort d’une part de son histoire ». Elle compense aujourd’hui ce sentiment avec la création de son entreprise, qui fait vivre sa culture.
L’entrepreneuriat, vecteur de transmission
À la naissance de sa fille, Cynthia décide de faire une pause dans son activité de cinéaste. Alors qu’elle tient à parler à sa fille en arabe, celle-ci se confronte à des blocages dans l’apprentissage de la langue. La jeune maman comprend que sa fille a « besoin de rêver, de jouer et de rire en arabe » et pas seulement en français lorsqu’elle est avec ses amis. C’est à partir de ce constat, qu’elle aura l’idée du concept d’Hikayat, un jeu qui accompagne les enfants « de la découverte jusqu’à l’acquisition » de la langue arabe. Sa fille en est la « première testeuse » : un puzzle en bois dont chaque pièce est une lettre de l’alphabet arabe. Cynthia explique vouloir faire des « jeux à multi-usages ». Le puzzle peut par exemple devenir un jeu de construction.
L’importance de la communication
La transmission et la communication sont donc au cœur de son projet entrepreneurial. Des valeurs qui ont toujours été au coeur de ses activités professionnelles. C’est pour cela que réaliser des films lui a vite paru évident : « à travers des images et des sons, j'arrivais à exprimer ce qu’il y avait au plus profond de moi ». Son poste de coordinatrice Île-De-France au sein du collectif des Déterminé participe également de ça : « je suis persuadée depuis mon expérience avec les Déterminés que c'est dans l'échange du groupe qu'on évolue le mieux. » affirme-t-elle.