Easybike : 5 questions à Grégory Trébaol, Président

Présentez-nous l’histoire de EasyBike ? Quelles étaient les ambitions et le besoin de créer cette entreprise ? 

Easybike a vu le jour en 2005, portée par l'ambition d'introduire un concept novateur de vélo électrique sur le marché. À cette époque, le vélo électrique était largement associé aux personnes âgées et présentait des limitations notables. Cependant, l'idée de la marque était de se réapproprier ce produit, de le rajeunir et de le transformer en un bien de consommation courante. La tendance du vélo utilitaire commençait à émerger dans les pays voisins, dénuée de toute connotation particulière. C'est donc dans ce contexte qu'Easybike a cherché un nom qui ciblerait ce marché en croissance.

Au départ, il s'agissait d'une unique marque, mais avec le temps et l'intérêt grandissant pour la mobilité électrique, Easybike a connu une croissance externe considérable. Elle a su capitaliser sur son savoir-faire pour relancer des marques iconiques et historiques dans ce secteur. Entre 2005 et 2013, la production était essentiellement basée en Asie. Easybike a été la première entreprise à rapatrier cette production en France, preuve de son engagement envers l'industrie nationale. En 2015, elle a inauguré une usine entièrement dédiée à la production de vélos électriques en Europe. Aujourd'hui, Easybike opère dans deux domaines principaux : la relance de marques dans le secteur de la mobilité et l'architecture de la mobilité avec une vision à 360 degrés. Ce positionnement unique permet à Easybike de continuer à innover et à se développer dans ce secteur dynamique.

Sur quelles technologies avez-vous créé cette innovation ? Quelle était la demande ? 

Afin de redorer l'image de marques historiques, Easybike a racheté les licences de Solex et Matra et est également devenue propriétaire de la marque Lejeune. L'acquisition de ces différentes entreprises, chacune dotée de compétences spécifiques dans le domaine du vélo et de la mobilité électrique, a permis à Easybike d'adopter une approche à 360 degrés de la mobilité. Easybike s'est engagée dans une vision globale et complète de la mobilité. En tant que pionnière et innovatrice, l'entreprise travaille avec divers matériaux de pointe, notamment le carbone et le plastique recyclé, répondant ainsi aux demandes basées sur l'utilisation de matières premières.

Cette expertise est mise au service de toutes les marques du groupe. Easybike a développé des compétences spécifiques dans le traitement du carbone, en vue de simplifier la vie de ses clients. L'objectif est de proposer des vélos simples, accessibles et de qualité, tout en respectant les engagements environnementaux de la marque. Les différentes marques du groupe couvrent toutes les facettes de l'univers du vélo, que ce soit pour le sport, le quotidien ou le style de vie. Dans le domaine de la mobilité électrique, l'entreprise élargit son offre au-delà des vélos. Elle a relancé la marque Solex, connue pour ses mobylettes qui sont destinées à devenir un moyen de transport universel. En outre, avec l'acquisition de la marque Matra, Easybike permettra aux utilisateurs quotidiens de bénéficier de l'usage d'un scooter électrique.

Parlez-nous de vos produits ? 

Actuellement, nous nous préparons à relancer l'intégralité de la gamme Matra, en collaboration avec Yamaha. Ceci se fait dans le cadre d'un projet innovant nommé "Matra Experience Montagne", conçu spécifiquement pour les amateurs de vélo qui profitent des belles saisons pour pédaler en montagne. En parallèle, nous planifions également le lancement d'une collection plus traditionnelle pour les déplacements quotidiens. Notre objectif est d'étendre notre clientèle en séduisant notamment le secteur hôtelier qui pourrait se retrouver dans les valeurs véhiculées par la marque Solex et l'attrait d'un vélo au charme typiquement français.

En tant que véritables concepteurs de solutions de mobilité, nous collaborons étroitement avec des communautés locales afin de développer des offres de mobilité électrique complètes, couvrant scooters, mobylettes et vélos. Par exemple, à Grasse, nous avons conclu un partenariat pour créer un parc complet de vélos à disposition des résidents de la ville. Avec une inauguration prévue pour le 1er juin, le siège social d'Easybike représente une étape importante dans notre évolution. Le groupe Easybike est constitué d'une centaine de collaborateurs, répartis entre le siège social situé à Paris et notre usine de fabrication basée en Normandie.

Avez-vous des engagements particuliers, notamment pour les normes environnementales ? 

Nous avons mis au point un système pour améliorer la réparabilité de nos produits, en particulier ceux qui sont électriques. En développant ces innovations, notre objectif est de maximiser leur durabilité. Nous avons établi des critères de sélection rigoureux pour les composants, avec un pourcentage pouvant atteindre jusqu'à 25 % de composants recyclés ou recyclables. Cela s'applique aux éléments de toutes tailles, y compris les batteries. Actuellement, nous travaillons sur le recyclage des composants des batteries pour les réintégrer dans le cycle de production. Nous sommes fermement engagés dans cette démarche écoresponsable. En ce qui concerne la production locale, entre trois et cinq % de nos cadres de vélos sont actuellement fabriqués en France. Cependant, nous prévoyons d'augmenter ce chiffre à plus de 20 % d'ici à 2024.

Quels sont vos objectifs pour cette année ? 

Notre objectif est d'atteindre un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros en 2023, et nous avons mis en place les bases solides nécessaires pour atteindre cette cible. Le groupe EasyBike opère dans un secteur prometteur et a entièrement restructuré ses activités pour se préparer à une croissance rapide.

Malgré des débuts sur le marché qui ont comporté quelques défis, nous avons su rebondir et nous bénéficions aujourd'hui d'une expertise reconnue dans notre domaine.