Lundi 29 avril 2024, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Jonathan Lotz (Directeur, Pulsy)


PULSY : cinq questions à Jonathan Lotz

Au cœur des innovations en e-santé, Pulsy se positionne comme un acteur clé dans le développement des services numériques de santé. Collaborant étroitement avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand Est, cette organisation forge l’avenir de la prise en charge médicale grâce à la technologie.

Qu’est-ce que la e-santé ? Comment intervenez-vous concrètement auprès de l’ARS Grand Est ?

La e-santé consiste à mettre le numérique en santé au service de la transversalité des acteurs en santé et des patients. La e-santé se compose de plusieurs domaines : outils d'échange et de partage de l'information médicale, outils de coordination entre les acteurs en santé, télésanté (téléconsultations, télé-imagerie, télé-expertise, télésurveillance), e-santé et objets connectés, domotique et entrepôts de données de santé. La e-santé est structurée par une réglementation dédiée qui impose le respect d'un Cadre d'Interopérabilité garantissant la sécurité d'accès aux données de santé et la capacité des systèmes d’information à y accéder. Concrètement, Pulsy met à disposition des acteurs de santé des services numériques nationaux (Mon Espace Santé, Messagerie Sécurisée de Santé, Identifiant National de Santé, Pro Santé Connect) et régionaux (e-parcours, télémédecine, SMURtab, téléAVC, e-RCP...) pour répondre aux enjeux de santé identifiés par l'ARS Grand Est. Pour ce faire, nous nous appuyons sur une gouvernance représentative de l'ensemble des acteurs institutionnels, hospitaliers publics et privés, professionnels libéraux, acteurs du médico-social, représentants des usagers.

Pouvez-vous nous expliquer plus en détail votre activité ? Que propose Pulsy ?

Pulsy conçoit, opère, infogère et héberge 20 services numériques régionaux, urbanisés autours de services socles pour assurer un environnement numérique le plus cohérent et intégré possible. Cet environnement est lui-même mis en cohérence avec les outils numériques délivrés par les acteurs nationaux (Agence du Numérique en Santé, Caisse nationale de l’Assurance Maladie notamment).

À quels enjeux répondez-vous ?

Dans un contexte où la population est vieillissante, où les pathologies chroniques augmentent, la consommation de soins va être de plus en plus importante. Face à cette augmentation, nous faisons le constat d'une offre médicale en diminution. L'enjeu principal auquel nous avons à répondre est donc de réfléchir à de nouveaux modes de prise en charge des patients, optimisant le temps passé par les médecins, favorisant la délégation de tâches et la coordination entre les acteurs, réduisant les problèmes d'accès aux soins et tendant le plus possible vers la prévention et la proactivité vers les citoyens pour les maintenir en bonne santé et les prendre en charge le plus tôt possible.

Qui sont vos clients ? Comment les accompagnez-vous ?

Nos clients sont tous les acteurs en santé de la région, représentés par notre gouvernance. On y retrouve les acteurs institutionnels : ARS Grand Est, Assurance Maladie Grand Est, Région Grand Est, Conseils départementaux, Établissements publics de coopération intercommunale, acteurs hospitaliers (hôpitaux publics, privés sans but lucratif et à but lucratif), les acteurs libéraux (URPS médecins, infirmiers, pharmaciens, masseurs kiné, pédicures podologues, orthophonistes), les acteurs du médico-social (public et privé) et les usagers avec France Assos Santé. Nous les accompagnons en les écoutant, en identifiant quelles sont leurs problématiques et en expliquant comment le numérique permet de nouvelles organisations pour les résoudre. Nous travaillons également en proximité avec les acteurs du programme e-Meuse Santé et Territoire de santé de demain. Enfin, nous travaillons avec les groupements régionaux d’appui au développement de la e-santé (GRADeS) des autres régions pour identifier les sujets communs, partager nos réussites et mutualiser nos actions avec l'appui des acteurs nationaux du numérique en santé (Délégation au numérique en santé, Agence du Numérique en Santé, CNAM, CNSA notamment). À ce titre, j'occupe la fonction de vice-président du collectif des GRADeS et suis par conséquent membre du conseil d'administration de l’Agence du Numérique en Santé.

Quelles sont les évolutions à venir ? Les prochains objectifs à atteindre ?

Nos efforts se concentrent actuellement sur l'augmentation de nos utilisateurs actifs, par l'amélioration de leur expérience utilisateur, la compréhension de leurs comportements, notre capacité à leur apporter les bons contenus d'adoption de nos solutions et par la mise en place de programmes de formation structurés. Dans le cadre de la feuille de route de télémédecine, nous sommes missionnés pour constituer les filières de prise en charge par téléconsultation assistée auprès des citoyens installés dans des territoires avec des problématiques d'accès aux soins, auprès des détenus incarcérés. Nous avons également à développer les filières de téléexpertises avec les médecins spécialistes de la région. Enfin, nous nous impliquons fortement pour mettre en œuvre les outils permettant de travailler dans la logique de responsabilité populationnelle (people health management), sur le diabète type 2 et sur l'insuffisance cardiaque.