Mardi 30 avril 2024, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Alessandro Riva (PDG, Transgene)


TRANSGENE : cinq questions à Alessandro Riva

Transgene, pionnier dans le secteur des biotechnologies, redéfinit la lutte contre le cancer grâce à ses vaccins thérapeutiques sur-mesure qui offrent un nouvel espoir aux patients. Alessandro Riva, PDG, en détaille leur fonctionnement.

Pouvez-vous nous expliquer plus en détail votre activité ? Que propose Transgene ?

Transgene est une société de biotechnologie qui conçoit et développe des immunothérapies contre le cancer. Nos traitements innovants sont basés sur des vecteurs viraux, des virus optimisés dans le génome desquels nous intégrons un véritable arsenal thérapeutique pour libérer le potentiel du système immunitaire des patients. Ces immunothérapies exploitent les mécanismes de la réponse immunitaire pour permettre au patient de se défendre lui-même contre la maladie. Notre portefeuille de produits s’articule autour de trois approches technologiques : les vaccins thérapeutiques individualisés (néoantigènes); les vaccins thérapeutiques ciblant des mutations partagées et les virus oncolytiques.

Quel est votre produit phare ?

Notre actif phare, TG4050, est un vaccin thérapeutique individualisé contre le cancer, issu de notre plateforme myvac®. Ce vaccin est une approche innovante car il est conçu et fabriqué sur mesure pour chaque patient. Il est aussi innovant du fait de la combinaison de notre expertise en biologie du cancer et de l’intelligence artificielle (en partenariat avec NEC et BostonGene, leaders dans le domaine). Pour le concevoir, la tumeur de chaque patient est analysée pour identifier les mutations génétiques propres à chacun de ces patients. Celles les plus à même d’induire une réponse immunitaire forte sont sélectionnées et intégrées dans le génome du virus, produit dans nos laboratoires puis injecté au patient.

Pour quel type de patient faites-vous vos recherches ?

Avec les vaccins thérapeutiques personnalisés, il est potentiellement possible de traiter tous les cancers si vous identifiez les bonnes mutations. Biologiquement, il n’y a pas d’obstacle. Aujourd’hui nous avons un suivi médian de 16 mois des patients et tous les patients qui ont reçu le traitement sont toujours en rémission.

A quels enjeux répondez-vous ?

Le cancer, c’est 10 millions de nouveaux cas par an dans le monde et 1 décès sur 6. C’est un besoin majeur et même si les traitements s’améliorent, il s’agit d’une maladie qui peut être fatale dans de trop nombreux cas. Avec TG4050, nous offrons de nouvelles perspectives pour les patients qui ne bénéficient pas de traitement évitant les rechutes. Avec un bon profil de sécurité. Les résultats préliminaires prometteurs obtenus avec nos vaccins thérapeutiques, utilisant à la fois des antigènes tumoraux personnalisés et partagés, et nos thérapies virales oncolytiques ont le potentiel de révolutionner le traitement et la vie de nombreux patients souffrant de tumeurs solides.

Quelles sont les évolutions à venir ? Les prochains objectifs à atteindre ?

Le démarrage de la Phase II est attendu cette année en collaboration avec NEC, dans la même indication clinique pour les patients souffrant de cancer de la tête et du cou. Les résultats qui concernent l'essai de Phase I randomisé chez 32 patients viendront d’être présentés au congrès de l’association américaine de la recherche contre le cancer, AACR. Pour cet essai, la moitié seulement des patients ont reçu TG4050 après un traitement adjuvant (chimiothérapie et radiothérapie), et l’autre est suivie très régulièrement. Aujourd’hui, nous avons un suivi médian de 16 mois de ces patients et tous ceux qui ont reçu le traitement sont toujours en rémission. On constate par contre 3 rechutes parmi les 16 patients qui n’ont pas reçu le vaccin. Par ailleurs, la quasi-totalité des patients a développé une réponse immunitaire après vaccination, ce qui confirme l’efficacité du mécanisme d’action du traitement. Outre ces résultats très prometteurs, d’autres résultats de Phase I seront présentés au second semestre 2024. A plus long terme, nous explorons également des traitements concernant d’autres types de tumeurs solides.