Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Avec 22 000 entreprises répartis au sein de 13 pôles de compétitivité, l’industrie en Auvergne Rhône Alpes (AURA) a généré en 2023 48 milliards d’euros de valeur ajoutée, soit environ 17% du total national. Cette place de premier plan est la résultante notamment d’un emploi industriel nettement plus développé que dans les autres régions. Ainsi, 520 000 collaborateurs dépendent directement du secteur, soit 17% de la population active. C’est seulement 13,2% à l’échelle de la France. L’implantation parfois centenaire sur le territoire de majors internationales comme les laboratoires Mérieux, le producteur de pneus Michelin, ou encore le fabricant d’électro-ménager SEB, illustre également la primauté industrielle de la région AURA. La présence parallèlement d’un tissu solide d’ETI comme Serfim et Limagrain, souvent familiales, contribue aussi à renforcer ce particularisme propre à la région.

Support formation de haut niveau

« Le tissu industriel particulièrement diversifié en Auvergne Rhône Alpes, avec une douzaine de filières d’excellence, est déterminant pour attirer de nouvelles entreprises sur le territoire, se félicite Philippe Valentin, président de la chambre régionale de commerce et d’industrie (CRCI). La chaîne de valeur très profonde favorise également la réindustrialisation. Ainsi sur les 201 nouveaux sites ouverts en France en 2023, 73 l’ont été ici, générant près de 6 000 nouveaux emplois». Premier « bloc » en termes de nombre d’entreprises, la métallurgie, les équipements, l’agro-alimentaire ainsi que le caoutchouc-plastique cohabitent avec un second groupe composé des industries électriques, de la chimie, du bois et de l’automobile. Enfin, les secteurs pharmaceutiques, du matériel médical et des composants électroniques, complètent le tableau industriel de la région Rhône Alpes. La formation et la présence d’un haut niveau de compétences, qui font souvent défaut dans les territoires, constituent l’autre atout majeur de l’industrie en AURA. La région abrite ainsi les prestigieuses écoles d’ingénieurs Les Mines et Centrale, ainsi qu’EM Lyon, quatrième école française de commerce et de management.

Transport fluvial quadruplé

Dans ce contexte favorable à l’industrie, le manque de terrains fonciers constitue néanmoins un frein que la région présidée par Laurent Wauquiez s’efforce de pallier grâce à une politique volontariste en termes de réhabilitation des friches industrielles. Cet activisme s’exprime également par le biais de nouveaux projets structurants comme l’augmentation du trafic fluvial sur l’axe Rhône Saône. Sa part actuelle de 4% du flux total de marchandises doit ainsi passer en principe à 15% en 2030. Une hausse qui aura une double vertu : le renforcement de la réindustrialisation et la diminution de l’émission de gaz à effet de serre provoquée par le transport routier, dans le couloir rhodanien.