Mardi 13 avril 2021, BE SMART reçoit Bertrand Piccard (Président, Fondation Solar Impulse)
Bertrand Piccard : non à la décroissance, oui à la “croissance qualitative”
Après avoir achevé en 2016 un tour du monde à bord de son avion à l’énergie solaire, le Solar Impulse, Bertrand Piccard a dévoilé mardi sur le site de sa fondation 1000 solutions pour réconcilier croissance et écologie.
“J’ai voulu montrer que la protection de l'environnement et la lutte contre les changements climatiques n’est plus quelque chose de cher et de rébarbatif” déclare Bertrand Piccard, au contraire, “c’est une fantastique opportunité industrielle et économique pour créer des emplois et pour faire du profit parce l’on a aujourd'hui des technologies efficientes qui se rentabilisent par elles-mêmes“.
L’avionneur est convaincu que la rentabilité est un facteur incontournable de la lutte contre le changement climatique. A l’inverse, la décroissance provoquerait selon lui un chaos social. “On l’a vu avec la crise du Covid : il y a eu 350 millions de chômeurs en plus, des milliers d’entreprises qui ont fait faillite” explique le président de la fondation Solar Impulse. “On a eu pendant une année un échantillon de la décroissance. C’est une souffrance sociale qui est inacceptable.” ajoute-t-il.
Fort de ce constat Bertrand Piccard propose une troisième voie située entre la croissance économique et la protection de l’environnement : la croissance qualitative, “où l’on crée de l'emploi et où l’on fait du profit en remplaçant ce qui pollue par ce qui protège l'environnement", explique-t-il.
Exemple : la crise des Gilets Jaunes en France qui avait vu plusieurs milliers de Français descendre dans la rue pour protester contre la taxe carbone et l’augmentation du prix du Diesel. Bertrand Piccard affirme que cette crise aurait pu être évitée si le gouvernement avait proposé des solutions concrètes en contrepartie de cette taxe.
“On aurait pu dire aux Français qu’il existe un module labellisé par la fondation Solar Impulse, produit par une startup française, qui baisse de 20% la consommation de carburant et qui baisse de 80% les émissions de particules toxiques”, affirme-t-il, “cela coûte 500 € et sur un taxi c’est rentabilisé en six mois”.
Une taxe sur le Diesel contrebalancée par une baisse de la consommation de carburant et des émissions des véhicules. C’est l’une des 1000 solutions proposées par Bertrand Piccard, pour qui il est évident que “la transition environnementale ne réussira que s'il y a plus de gagnants que de perdants”