Bienveillance, une éthique managériale ?

Tous les patrons bienveillants ? Un combat de tous les jours et un chemin à parcourir vers la bienveillance reste à mener en entreprise. Pour Mathias Leboeuf, journaliste et philosophe, “une chose est sûre : la bienveillance ne vient pas de soi. Et cela encore plus en entreprise. L’entreprise n’a pas vocation immédiate à être bienveillante. Ce n’est pas sa destination naturelle, elle n’est pas forcément là pour être bienveillante. C’est justement parce que ce n’est pas facile qu’on a besoin de penser cela, et les philosophes d’ailleurs, sont là pour ça. Si ça allait de soi, on ne se poserait pas la question.”

Mais que désire-t-on soi-même en entreprise ? Thibaud Brière, philosophe en entreprise, expert des nouvelles formes de travail et conseiller en management, est très clair : “tout le monde est cool, et ça se voit très concrètement, avec la multiplication des formations, à tout ce qu’on peut prôner comme attitude, c’est essayer de transformer les salariés en gentils moutons. Finalement, il n’y a pas d’ennemi, il n’y a pas de conflit, et le conflit, c’est mal ! Et bien non, le conflit, le désaccord, ça peut être extrêmement sain.”

Doit-on s’inquiéter que l’entreprise se revendique de plus en plus humaniste, bienveillante, libérée ? Est-ce que la bienveillance cache quelque chose ? Est-ce qu’on met ce mot là où la réalité manque ? 

Pour Mathias Leboeuf, “le management bienveillant n’arrive pas par hasard, c’est déjà de sortir d’un type de management, dur, brutal : je décide, tu exécutes”. La question se pose donc de l’arrivée des Millenials en entreprise : leur entrée dans les organisations a-t-elle changé le management ? En tout cas, cela l'a accéléré.

Arnaud Ardoin et ses invités, Mathias Leboeuf, journaliste et philosophe, Thibaud Brière, conseiller en management et expert des nouvelles formes de travail et Etienne Hirschauer, DG de Ecodair et membre des EDC reviennent ensemble sur le management bienveillant en entreprise.