SMART WORLD du 7 mai 2021
Affaire Vinci, le procès de Bloomberg contre l’AMF s'ouvre devant la cour d'appel de Paris
C’est une affaire qui oppose l’agence de presse américaine Bloomberg, et l’AMF - ou l’autorité des marchés financiers – institution française donc.
C’est une affaire qui oppose l’agence de presse américaine Bloomberg, et l’AMF - ou l’autorité des marchés financiers – institution française donc.
Les hostilités ont commencé en 2019, au moment où Bloomberg a formé un recours contre une décision de la commission des sanctions de l'AMF.
Bloomberg s’oppose à une condamnation de 5 millions d'euros, pour avoir relayé une fausse information, ou plus précisément, une information provenant d'un faux communiqué de presse de Vinci.
Et le projet pour Bloomberg, c’est de faire annuler la décision.
L’affaire commence en 2016, elle avait fait beaucoup de bruits.
En novembre de cette année-là, le groupe Vinci a été victime d'une usurpation d'identité.
Plus exactement, un faux communiqué de presse avait été publié, et ce communiqué il faisait non seulement état de malversations comptables, mais il annonçait AUSSI le licenciement du directeur financier.
L ’effet a été quasi instantané, l’impact énorme.
En quelques minutes à peine, le titre a été mis k.o : 7 milliards d'euros de capitalisation boursière se sont volatilisés.
Ce jugement est déterminant pour la presse puisque l’affaire soulève la question de la bonne foi du journaliste, quelles sont ses limites (s’il en est).
Bloomberg dénonce une décision qui n'est ni juste, ni fondée en droit, puisqu’il n’a pas tiré profit de la manipulation de cours.
A contrario et du côté de l’AMF, on estime que la liberté des journalistes a ses limites, le professionnel a des devoirs et il est responsable de l’information qu’il transmet.
Or, il semblerait qu’on ait aujourd’hui la certitude que Bloomberg n'a pas pris la peine de vérifier ces infos, puisque les premières dépêches sont tombées une minute après réception du faux communiqué.
Ceux qui s’en sortent bien en revanche, ce sont les auteurs de ce faux communiqué, ils n'ont toujours pas été arrêté.
Alix Nguyen