SMART WORLD du 21 mai 2021
L’OCDE appelle à plus de transparence
Pour les entreprises américaines, faire du lobbying a un coût non négligeable.
Les entreprises, les syndicats, les associations professionnelles et d'autres organisations influentes dépensent des milliards de dollars chaque année pour faire pression sur le Congrès et les agences fédérales. Aux Etats-Unis, cela représente un budget important : en 2020, il était de 3,53 milliards de dollars, selon les chiffres du Center for Responsive Politics. L’OCDE vient de publier un long rapport sur l’état du lobbying du XXIème siècle. Pour l’organisation, il est urgent de réorganiser les réglementations.
L’organisation dresse ce bilan, 10 ans après ses premières recommandations sur les principes pour la transparence et l’intégrité des activités de lobbying,
une première norme internationale à ce sujet. Ce qui a particulièrement changé depuis, c’est le développement de certaines technologies et des réseaux sociaux. Les nouvelles technologies changent la manière dont les pays du monde se font concurrence. L’utilisation accrue des médias traditionnels et sociaux pour façonner les débats politiques, informer, désinformer ou encore persuader le public peut influencer directement le processus décisionnel gouvernemental. L’OCDE appelle donc à plus de transparence, à une plus grande intégrité et à un meilleur accès à l’information.
Par exemple, en 2020, seulement 23 des 41 les pays analysés ont fourni un certain niveau de transparence sur les activités de lobbying, soit par le biais d'un registre ou d’agendas ouverts contenant des informations sur ces activités.
Aux Etats-Unis, l’OCDE note 6 secteurs majeurs : le secteur de la santé arrive en première position avec plus de 300 millions de dollars dépensés en 2020. Cela représente plus d’un quart des dépenses totales de lobbying des entreprises au niveau fédéral aux États-Unis. Viennent après les secteurs de l’électronique, l’assurance, l’immobilier et les industries pétrolières et gazières. Les grandes entreprises technologiques ont aussi beaucoup augmenté leurs dépenses de lobbying au cours des dernières années, devenant ainsi les principaux dépensiers en lobbying dans des centres clés tels que Washington et Bruxelles. Les sujets sont particulièrement clivant : la fiscalité, la neutralité d’internet, la vie privée des consommateurs, la protection des données et la concurrence.
Sibylle Aoudjhane