Mercredi 26 mai 2021, SMART IMPACT reçoit Cyr Dioré (codirigeant, Greenfib)
Greenfib veut remplacer le plastique
Cette startup française fondée en 2018 a mis au point un matériau 100% biosourcé et recyclable qui se veut être une alternative au plastique issu de l’industrie pétrochimique. Fabriquée à partir de farines végétales, de poudres minérales et de coquilles d'huîtres, cette matière innovante est compatible avec l'impression en 3D.
Le substitut du plastique a-t-il été inventé à Vivonne dans la Vienne ? En 2011, Luc Menetrey, un opticien de la ville, a créé un polymère technique très résistant qui apparaît aujourd’hui comme une alternative crédible aux matières plastiques.
“Luc Menetrey a breveté la Greenfib il y a dix ans, mais comme il est opticien à la base, il n’avait pas trop de repères industriels donc sa matière est un peu restée dans un tiroir” révèle Cyr Dioré, le cofondateur de l’entreprise, “il l’a ressorti quand on a traversé l’Atlantique entre Saint-Nazaire et New-York dans le cadre d’un séminaire sur “l’entreprise dans le monde de demain”, au cours duquel il s’est dit qu’il fallait bien qu’il en fasse quelque chose”. Séduit par le projet de son ami d’enfance et par l’envie de devenir acteur du développement durable, Cyr Dioré le rejoint dans l’aventure Greenfib. “On s’est associé il y a trois ans et on développe cela ensemble, lui sur la matière et moi sur la manière", explique ce dernier.
A la base de ce matériau innovant, se trouve le ricin, un arbuste tropical dont les graines ont déjà fait leur preuve dans la confection de biocarburants. “Le ricin pousse principalement en Inde sur des terres semi-arides donc non vivrières, ses graines sont transformées depuis 70 ans en huile de ricin qui est acheminée en bateau jusqu’à Marseille. A cet endroit, il y a une première transformation en monomère puis une deuxième à Serquigny en Normandie où l’on crée le polymère Rilsan” indique Cyr Dioré. “Jusqu’à maintenant ce polymère 100% biosourcé a toujours été mixé avec de la matière petrosourcée pour atteindre les niveaux de performance requis par les différentes industries (...) ce qu’a fait Luc, c’est qu’il a repris cette base très saine et très performante et il lui a associé du bois, du roseau, du talc ou même des coquilles d’huîtres en fonction des performances techniques, esthétiques ou écologiques que l’on souhaitait avoir “ détaille-t-il.
Côme Dubois
