Mercredi 2 juin 2021, SMART JOB reçoit Murielle Bourreau (vice-présidente, Fédération Française des Associations de Commerçants) et Marc Sanchez (secrétaire général, Syndicat des Indépendants)
Crise, les TPE et indépendants tirent la sonnette d’alarme
Les commerçants, indépendants, restaurateurs, petites entreprises ayant rouvert leurs portes le 19 mai dernier courent après leur chiffre d’affaires. Ces secteurs traversent une période difficile. La relance est en route mais qu’en est-il de leur situation économique ? Comment vont-ils payer les cotisations sociales ? Les soldes se profilent mais ont été décalés : personne n’en est ravi. Photographie de la situation.
Avec une forte reprise de la consommation, les spécialistes font le point sur les chiffres annoncés par Bruno Le Maire sur ce rebond. Parallèlement à cela, les données présentées par le Syndicat des Indépendants et des TPE (Très Petites Entreprises) sont alarmants : 120% d’augmentation du taux d’endettement bancaire des TPE en 2020 d’après la Banque de France, 33% des TPE ont déjà épuisé leur PGE (Prêt Garanti par l’État) : ils n’ont plus d’argent. Dans ce contexte, quel est l’état d’esprit des indépendants et commerçants ? Selon Marc Sanchez, le Secrétaire Général du Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) : “Sur la première année, donc 2020, on avait une perte sur tous les secteurs d’activité, et je mets à part les hôtels, cafés et restaurants parce qu’on en parle beaucoup : ils ont quand même eu une couverture et une assistance, notamment à partir du deuxième confinement. Je vais prendre toutes les autres entreprises qui sont restées ouvertes ou qui ont été victimes du couvre-feu, ce qui représente 80% du monde entrepreneurial des TPE de proximité et sur lesquelles aujourd’hui les pertes de chiffre d’affaires cumulées sont à peu près de -20 à -30% sur plus de 15 mois.” Voilà pour l’état des lieux au 31 mai 2021. Il poursuit “pour ces entreprises, si elles veulent avoir un rapport bilantiel équivalent à zéro, il va falloir qu’elles obtiennent une hausse du chiffre d’affaires de +130% (la plus maximale possible), ce qui risque d’être compliqué.”
Les entreprises s’en sont-elles sorties quand même grâce aux aides de l’État ? Pour Murielle Bourreau, Présidente de la CMA 93, vice-présidente de la Fédération Française des Associations de Commerçants et esthéticienne, “Pas du tout. On n’arrête pas de nous expliquer que ce fond de solidarité concerne les salariés, mais le chef d’entreprise, qui n’est pas salarié de sa société, fait ses courses aussi et à un ménage à faire tourner.” et ajoute “on se débrouille, très concrètement, on a toujours un couteau suisse dans sa poche, on est toujours habitués à s’adapter. Maintenant, il ne faut pas que l’on s’adapte pendant des années.”
Marc Sanchez, Secrétaire Général du Syndicat des Indépendants et des TPE (SDI) et Murielle Bourreau, Présidente de la CMA 93, vice-présidente de la Fédération Française des Associations de Commerçants et esthéticienne, sont les invités de Smart Job pour débattre de la situation des commerçants et indépendants après quelques semaines de réouverture.
Pauline GRATELLE
