ActionBE SMARTmer. 02/06/21

Mercredi 2 juin 2021, BE SMART reçoit Loïc Poirier (PDG, Archos)


Archos se recentre sur le B2B et la Medtech

L’entreprise française qui a longtemps souffert de la concurrence asiatique, s’éloigne de son marché historique de l'électronique grand public, pour se repositionner sur des segments à plus haute valeur ajoutée comme le B2B et la MedTech.

“On s’est heurté il y a un an et demi à une concurrence sauvage des chinois, les Huawei, les Xiaomi, qui vendaient des produits subventionnés par l’État chinois (...) pas facile de se battre”, raconte Loïc Poirier, le PDG d’Archos. “Par conséquent il fallait que nous nous réorganisions pour nous réinventer, mais il nous fallait également nettoyer notre bilan", explique-t'il. “Nous avons restructuré une dette auprès de la Banque Européenne d’Investissement, qui n’est plus là aujourd’hui et nous avons levé 25 millions d’euros”

Aujourd’hui, l’entreprise remonte peu à peu la pente avec une trésorerie de plus de 15 millions d’euros et une capitalisation de 5 millions (contre 400 millions il y a une dizaine d'années). ”On a accepté la décroissance, ce qui n’est jamais facile, pour mieux se transformer”, précise Loïc Poirier. “Archos qui est aujourd’hui le numéro 5 européen sur les tablettes, va continuer de faire des tablettes mais l’entreprise ne pourra pas et ne fera pas une course au chiffre d’affaires sur des produits de commodités”, promet-il. 

L’avenir de l’entreprise se trouve ailleurs selon son PDG, dans le B2B et les technologies médicales. “Il y a cinq ans, Archos a pris une participation majoritaire dans Logic Instrument qui fait des produits personnalisés pour les grands comptes, dans cette activité B2B on a de la croissance et on va faire de la croissance externe pour en faire un bel intégrateur européen”

Du côté des MedTech, Archos collabore avec les Sociétés d’Accélérations du Transfert de Technologies (SATT) qui financent les projets des laboratoires français. “Les SATT travaillent avec des chercheurs qui ont des prototypes médicaux dans lesquels il y a du hardware”, révèle Loïc Poirier. C’est là que Archos entre en jeu : “ces projets ont dix ans de recherches avec des études cliniques, les chercheurs ont également fait tout le travail autour de l’écosystème et du data mining mais ils n’ont pas d’industriel”, explique-t-il, “Archos va industrialiser ces produits, les financer et nous allons créer une société cotée qui va chapeauter tout cela : Medical Devices Venture” indique-t-il.

Côme Dubois