La grande interviewSMART TECHven. 04/06/21

Vendredi 4 juin 2021, SMART TECH reçoit David Baverez (investisseur et essayiste)


L’Europe doit-elle se rapprocher de la Chine ?

David Baverez a publié il y a un mois aux éditions Le Passeur, son troisième ouvrage “Chine-Europe: le grand tournant”. Dans ce livre, cet investisseur basé à Hongkong met en scène cinq conversations entre le président chinois Xi Jinping et des spécialistes européens fictifs pour évoquer les grands enjeux politiques, sociétaux et technologiques de l’après-Covid.

“Avec le Covid il s’est passé quelque chose”, affirme l’auteur, “depuis que je suis né (en 1966 ndlr) c’est le plus grand événement auquel j’ai été confronté (...) pour moi nous sommes passés d’un monde de 700 millions de privilégiés occidentaux, européens et américains, à une planète de 8 milliards d’habitants, donc le monde fait fois dix et les problèmes sont maintenant planétaires”, explique-t-il. “En 2008 on a eu la crise économique qu’on a pensé résoudre en émettant de la dette, là la crise est sanitaire donc elle touche tout le monde, les milliardaires comme les pauvres, les chinois comme les américains ou les européens”

Pour David Baverez, l'unique solution à la crise sanitaire, c’est la révolution digitale, dont les États-Unis et la Chine sont les deux principaux moteurs à l’échelle mondiale. “Jusqu’à présent nous, les européens, nous sommes tournés systématiquement vers les américains. Actuellement la Chine et les Etats-Unis sont en paix froide, une situation dont l’Europe peut tirer un avantage puisque nous avons la chance de pouvoir nous tourner vers les deux et essayer chacun des deux écosystèmes en notre faveur”, pense-t-il.

Une stratégie inédite quand on sait que l’allié historique et naturel des européens est Washington... “Quand on voit ce qu’ils font avec le Danemark (une enquête de la télévision danoise a récemment révélé que les services de renseignement américains, avec la complicité de ceux du Danemark, ont espionné certains dirigeants européens ndlr), je dis méfions-nous des faux-amis”, pointe David Baverez .

Côme Dubois