Lundi 7 juin 2021, SMART IMPACT reçoit Laure Verhaeghe (cofondatrice et DG, Lendosphère)
La transition énergétique au service de l’urgence climatique
L’Agence Internationale de l’Énergie appelle à l’abandon total des investissements dans les projets d’énergie fossile et à multiplier par 4 les projets éoliens et solaires. Moins de nucléaire et plus de renouvelables : Lendosphere s’y engage. Depuis ses débuts en 2014, elle a récolté 101 millions d’euros qui auront assuré le financement de 270 projets d’énergie renouvelable.
“Lendosphere est une plateforme de financement participatif dédiée aux énergies renouvelables. L’objectif est de permettre aux particuliers de choisir ce qu’ils veulent financer.” introduit Laure Verhaeghe, cofondatrice et directrice générale de Lendosphere.
D’après l'ONU, le seuil de +1,5 degrés serait atteint en 2025. L’heure est à la réduction des émissions de CO2. La plateforme s’est entourée d’une communauté d’investisseurs poussés par des motivations complémentaires : “certains viennent pour l’attractivité des projets qu’on propose. Le rendement est évalué en moyenne à 5,05%. D’autres viennent pour donner du sens à leur épargne et être certain que leur argent est bien utilisé pour financer la transition énergétique. Certains encore viennent pour des projets de proximité, pour financer en circuit court les projets de leur territoire", explique-t-elle. Les projets sont majoritairement éoliens et photovoltaïque.
Dernièrement, l’éolien a été sous le feu des critiques. Stéphane Bern, défenseur du patrimoine français, dénonce la supercherie d’un système qui n’est en rien écologique et renouvelable, et qui ne fonctionne que 25% du temps. Pour Laure Verhaeghe, il faut contrer cette désinformation : “La disponibilité d’une machine est de l’ordre de 90-95% (..). Il y a aussi une question de vent. C’est pour cette raison que l’énergie éolienne doit s’inscrire dans un mix énergétique cohérent, compétitif et rentable pour les territoires qui accueillent les projets d’énergie renouvelable et pour le pays.”
Le syndrome NIMBY “pas de ça chez moi” peut être un frein au développement de l’énergie renouvelable. Le financement participatif permettrait de limiter ses effets. “il permet de changer la perception de l’installation éolienne et photovoltaïque car il permet une redistribution des retombés économiques au niveau individuel et local. On observe que plus de 80% des investisseurs sur la plateforme sont favorables à une installation à moins de 10 kilomètres de chez eux”, déclare Laure Verhaeghe.
Il est indéniable que la pandémie de la covid-19 a négativement impacté la santé, l’économie et l’équilibre de notre société mais elle a permis de faire émerger une prise de conscience générale quant aux enjeux environnementaux. Lendosphere en a tiré profit. Sa croissance moyenne, qui était de 50% jusqu’à lors, a augmenté en 2020. Cela laisse présager un bel avenir à l’énergie renouvelable.
Louison Guegaden
