SMART WORLD du 7 juin 2021
L’Appel de l’ONU à restaurer la terre
La terre est trop exploitée par l’Homme et l’ONU s’en inquiète.
Pour L'ONU, il est urgent d’agir. Il faut restaurer au moins un milliard d'hectares de terres dégradées d'ici 2030, pour protéger la biodiversité, dont dépendent de nombreuses communautés. Cela équivaut à une superficie de la taille de la Chine, expliquent plus particulièrement l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, et le Programme des Nations Unies pour l'environnement. Ces deux entités ont lancé la “décennie pour la restauration des écosystèmes” avec le mouvement #GenerationRestoration pour appeler la communauté internationale à agir. Cette action doit également s'accompagner d'un engagement similaire en faveur des océans, sous peine de menacer de plus en plus la sécurité alimentaire mondiale.
Dans leur rapport, ces organismes précisent que le monde consomme déjà 1,6 fois ce que les ressources naturelles peuvent fournir durablement. Cela a bien sûr des conséquences économiques. Par exemple, la restauration des mangroves de 40 à 100 % de leur état d'avant les années 1980 peut augmenter la production de la pêche commerciale de
1,9 à 3 milliards $ par an. Cela pourrait ajouter 60 000 milliards de poissons comestibles chaque année. Les directeurs du département Inger Andersen et Dr. Qu Dongyu estiment que "chaque année, nous perdons des écosystèmes qui ont une valeur d’environ 10 % de notre production économique mondiale », mais « des gains massifs » sont possibles si ces tendances sont inversées”. Les efforts sur le changement climatique et de la biodiversité auront de larges conséquences … pour la sécurité alimentaire, pour la santé, pour l'eau potable, pour l'emploi.
Les terres agricoles et les forêts nécessitent particulièrement d'attention. Quelque 420 millions d'hectares de forêts ont été perdus depuis les années 1990, note le rapport de l'ONU. Il précise que les États membres ne sont « pas sur la bonne voie » pour tenir leurs promesses d'augmenter la superficie totale des forêts de 3% d'ici 2030. La dégradation affecte déjà le bien-être d'environ 3,2 milliards de personnes - soit 40 pour cent de la population mondiale. Les experts estiment qu'un investissement d'au moins 200 milliards de dollars par an d'ici 2030 sera nécessaire. Mais l'ONU calcule que chaque dollar investi dans la restauration des terres devrait générer jusqu'à 30 fois ce montant en avantages économiques. Au total, 115 Etats ont déjà exprimé leur volonté de restaurer des territoires, notamment en Afrique subsaharienne, en Asie et en Amérique centrale.
Sibylle Aoudjhane