Jeudi 10 juin 2021, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Thomas Laborey (Fondateur Associé, Blooming Partners)


Blooming Partners : cinq questions à Thomas Laborey

Dans un monde en constante évolution, les entreprises font face à des changements permanents et doivent réinventer leur modèle de fonctionnement. Cet atelier d’innovation managériale accompagne avec succès les entreprises dans cette transition capitale.

Qu’est ce que Blooming Partners ?

Blooming Partners est un cabinet de conseil en innovation managériale fondé fin 2014. Nous aidons nos clients à butiner dans les modèles émergents les pollens de leur prospérité future. Outre notre positionnement, il est important pour nous de travailler avec des collaborateurs qui partagent nos convictions. C’est pourquoi nous avons fait le choix d’évoluer en entreprise ouverte au sein de la communauté d'affaires BuddyTree. Blooming Partners est aussi adossé au think-tank, MétaMorphoses, qui est non lucratif et reconnu d'intérêt général et dont le budget de fonctionnement annuel est de 300 000 euros.

Quels sont les défis aujourd’hui pour le management des entreprises ?

Le management des entreprises est confronté depuis le début des années 2010 à des pertes de repères profondes et durables. Le monde connaît des mouvements imprévus et universels tels que la pandémie ou encore le Brexit. Les attentes des individus vis-à-vis de l'État, de leur employeur, de la société, des entreprises fluctuent aussi fortement et ne se stabilisent pas. Enfin de nouvelles technologies, aux effets encore largement à explorer, foisonnent, accélèrent et amplifient les effets des deux autres phénomènes. Alors comment fixer et tenir un cap dans ce contexte ?

Pourquoi la question de la territorialité du travail est un problème aujourd’hui ?

Au travail, nous alternons des moments d’intelligence collective, en individuel ou en équipe. Nous partageons aussi des moments de convivialité lors des pauses, des moments institutionnels... Tous les espaces de travail ne sont pas adaptés à tous ces usages. La pandémie nous a brutalement obligés à travailler de chez nous, dans un espace particulièrement inadapté. En contrepartie, nous étions libérés des temps de trajet et des interruptions constantes. Chacun s'est donc réapproprié l'organisation de son temps entre sa famille, ses collègues, son management et lui-même. Et cette autonomie, cette responsabilité, va rester parce qu'elle est libérante.

Quelle est la problématique de la territorialité du travail et en quoi c’est un enjeu structurant pour les entreprises ?

La relation employeur-employé s'est rééquilibrée. Certaines questions lancinantes retrouvent une actualité brûlante alors que des interrogations inédites surviennent : si chacun s'est montré libre de choisir à tout moment son lieu de travail, sans perte de productivité ou de loyauté, à quoi sert l'encadrement ? Sommes-nous encore une entreprise lorsque nous ne voyons que les collègues que nous choisissons ? Qui voudra encore se voir imposer son lieu de travail ? Qu'est ce qui unit les collaborateurs ? D'où vient le sentiment d'appartenance ? Comment lutter contre l'isolement et les effets de groupe ?

Quelles sont les solutions pour les entreprises pour s’en sortir ?

Il y a autant de réponses que de cultures collectives. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut permettre à chacun d'exprimer ce qui, selon lui, constitue l'identité, la raison d'être, le bien commun, l'intérêt partagé pour lequel il travaille. 

Management par les appétences, intrapreneuriat, lieux intermédiaires, entreprises étendues sont autant de pistes pour permettre à toutes les parties prenantes d'y trouver leur compte. Au préalable, il faut accepter ce rééquilibrage des forces et prendre conscience des valeurs auxquelles chaque collaborateur attache de l'importance ainsi que de leur résultante collective. Il faut prendre en compte l'idée que l'entreprise est l'affaire de chacun.