Tech talkSMART TECHlun. 14/06/21

Lundi 14 juin 2021, SMART TECH reçoit Frank Escoubès (co-fondateur, Bluenove) et Isabelle Djian (Présidente et co-fondatrice, VoxNation)


Les Civic Tech au service de la démocratie

La crise sanitaire a distendu le lien démocratique entre les citoyens et cela malgré les réseaux sociaux. Alors que les élections régionales et départementales arrivent à grands pas, les Civic Tech se mobilisent pour remettre le citoyen au cœur de la vie politique.

“Ce que l’on constate de plus en plus c’est qu’il y a un défaut d’information malgré l’afflux de messages sur les réseaux sociaux, on voit qu’il y a une vraie difficulté à retisser ce lien fondamental entre le citoyen et le politique”, indique Isabelle Djian, présidente et co-fondatrice de VoxNation, un réseau social citoyen et participatif au service de la démocratie. "Sur les régionales et sur les départementales, on observe qu’il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas à quoi cela sert et qui ne se mobilisent pas. Lors des dernières élections, moins d’un français sur deux s'est mobilisé”, s’inquiète-t-elle, “il y a donc un réel besoin de proposer quelque chose qui soit simple et accessible pour que le citoyen puisse être à nouveau au cœur du débat démocratique”.

Un pari loin d’être gagné à cause du désintérêt des électeurs pour ces élections de tailles intermédiaires, selon Frank Escoubès, le co-fondateur de Bluenove, une société de conseil et de technologie spécialisée en intelligence collective massive. “Je crois que ces élections ont une difficulté de statut par rapport à la présidentielle qui va suivre”, explique-t-il, “on observe une dénaturation du scrutin à l’échelle départementale et régionale (...) il n’y a pas eu de consultations citoyennes digne de ce nom pour préparer ce double scrutin qui est perçu comme extrêmement complexe et nébuleux par les citoyens. Avec la crise sanitaire on est dans une trêve de l’expression citoyenne depuis presque deux ans”.

Pour remobiliser les électeurs, VoxNation a voulu créer une véritable agora afin de favoriser les échanges entre citoyens et attiser leur intérêt pour la vie démocratique. “On est parti du constat qu’il y avait une crise démocratique, une crise de défiance car il n’existe aucun accès simple et direct à l’ensemble du champ démocratique”,observe Isabelle Djian, “pourtant la démocratie concerne tout le monde, elle s’exerce dans les réseaux associatifs, dans les réseaux professionnels, les syndicats (…) nous avons reconstitué des grandes places où tout le monde peut se rassembler, faire des propositions, interagir comme dans le Grèce Antique”.

Côme Dubois