Mercredi 23 juin 2021, LE GRAND ENTRETIEN reçoit Coralie Diebold (Fondatrice, Yes for Comm)


Yes for Comm : cinq questions à Coralie Diebold

Cette agence accompagne les entrepreneurs soucieux d’avoir une communication plus responsable d'un point de vue social et environnemental.

Pouvez-vous nous présenter Yes for Comm ?

Yes for Comm est une agence de communication à taille humaine, engagée pour une communication responsable. Nous accompagnons dans leur stratégie de communication et sa mise en œuvre, tous les porteurs de projet à impact, et les structures qui partagent nos valeurs.

J’ai créé la marque Yes for Comm en 2018, afin de concilier mes compétences en communication et mes engagements personnels en faveur de la justice sociale. Je voulais, et c’est encore mon ambition aujourd’hui, être utile à la société en mettant en lumière les initiatives positives et responsables.

Quelle est la vision de Yes for Comm ? Qu’est ce qui vous différencie des autres agences de communication ?

Chez Yes for Comm, nous partageons avant tout des valeurs fortes en tant que marque engagée. Nous nous efforçons dans chacune de nos actions d'être responsable, éthique et authentique ! Nous avons aussi défini notre raison d’être qui est de «participer à la transition sociale vers une société plus juste, plus humaine et écologiquement responsable.»

Notre force est l’approche globale de notre démarche de communication et la qualité de notre accompagnement humain. Nos clients apprécient particulièrement notre connaissance des enjeux ESS, notre écoute bienveillante, nos conseils sur-mesure et la passion qui nous anime. Nous nous positionnons en partenaires de la réussite de nos clients.

Qu’est-ce qu’une communication responsable ?

Pour moi, la notion de communication responsable s’intéresse aussi bien aux messages qu’à la façon dont nous communiquons. Elle renferme deux dimensions indissociables : la responsabilité sociale envers la société et les êtres humains, et la responsabilité environnementale, ou éco-responsabilité, qui concerne la protection de l’environnement. L’une ne peut pas aller sans l’autre, et il est contre-productif à mon sens, de placer par exemple le respect de l’environnement avant la dignité des êtres humains.

Dans notre livre blanc Yes for Comm, nous avons posé huit principes pour une Comm’ responsable. Les plus importants sont : la cohérence entre la communication externe, les valeurs vécues en interne et le modèle économique de l’entreprise; l’authenticité des messages et la qualité des contenus; la prise en compte de la responsabilité à la fois des communicants et des entreprises sur les enjeux sociétaux et environnementaux, une communication intentionnelle, qui se fixe des objectifs et une stratégie claire, et proportionnée, qui adapte les moyens de communication aux objectifs.

Aujourd’hui, quels sont les enjeux auxquels répond cette nouvelle façon de communiquer ?

Je crois profondément que la communication a un pouvoir performatif et un impact transformatif sur la société. Nous vivons aujourd’hui de multiples enjeux, qui sont devenus d’autant plus criants avec la crise sanitaire, des enjeux sociaux pour les personnes en situation de précarité, et sociétaux de lutte contre les violences et les discriminations, des enjeux économiques face à nos modes de consommation non-soutenables, et environnementaux avec la dégradation de l’environnement.

Ce que nous véhiculons par nos messages marketing a un impact non négligeable sur les comportements des consommateurs et sur leur façon de penser. La manière dont nous communiquons avec le digital, par exemple, est également très polluante. Donc si nous changeons nos messages pour sensibiliser aux enjeux, la communication agit comme un discours performatif qui produit des effets dans la réalité, transforme la société et les modèles économiques. Le changement de discours précède en général le changement des comportements.

Cela nous donne à nous communicants, un super pouvoir mais aussi une grande responsabilité, car c’est également une question de démocratie et de droits : les contenus et la façon dont nous les véhiculons peuvent influencer par exemple des élections et des politiques publiques pour le pire ou pour le meilleur. Nous en prenons de plus en plus conscience.

Est-ce que la pandémie a fait évoluer les schémas de pensée et donc de communiquer des entreprises ?

Oui effectivement, elle a révélé ou accéléré des schémas qui existaient déjà de façon minoritaire. Nous constatons aujourd'hui un engouement pour la pratique d'une communication plus responsable, surtout sur les aspects de messages et de contenus. Notamment, les démarches RSE et de développement durable des entreprises ont été largement mises en avant depuis la crise sanitaire, comme argument de vente mais aussi comme vecteur d'attractivité des jeunes talents pour les marques employeur en déficit.

La défiance généralisée des consommateurs vis-à-vis des marques, a poussé les grandes entreprises comme les plus petites à adapter leur discours aux attentes des consommateurs pour des produits plus sains et naturels, des acteurs économiques plus soucieux de leur impact social et écologique. Les marques ont donc un intérêt économique à changer de communication et à paraître plus transparentes. Cependant, quelles que soient les motivations de ces changements, ils contribuent tout de même à changer les mentalités en profondeur sur le long terme, et ils obligent finalement les marques à aligner leur proposition de valeur avec leur discours pour maîtriser le risque réputationnel.