Jeudi 1 juillet 2021, BE SMART reçoit Jean-Luc Tavernier (directeur général, INSEE)
L’économie française redémarre sur les chapeaux de roues
D’après les dernières prévisions de l’Insee, l’économie française devrait retrouver son niveau d’avant-crise dès la fin de l’année, portée par une croissance de 6% et un taux de chômage quasi stable à 8,2%.
“On peut toujours se tromper”, avertit Jean-Luc Tavernier, le directeur général de l’lnsee, “mais selon nos prévisions, on reste à un taux de chômage stable de 8,1% ou 8,2%, donc pas de pic à attendre d’ici la fin de l’année”, se réjouit-il. L’Insee prévoit même la création de 321 000 emplois salariés en 2021, quand la crise en avait détruit 296 000 en 2020.
Des prédictions rassurantes donc, qui contrastent nettement avec ce que prévoyait le gouvernement au milieu de la crise. “Quand certains de mes collègues me disaient que cela ne reviendrait pas à la normal avant 2023-2025, en réalité on n’en savait strictement rien puisque c’était une crise d’un genre nouveau et qu’il fallait être un peu plus modeste”, observe Jean-Luc Tavernier, “je ne suis pas surpris de ces prévisions puisque l’argent public ne coûte pas grand-chose, donc de toute façon si la situation devait se dégrader à nouveau, on prolongerait les dispositifs d’activité partiel et les aides aux entreprises. On a appris de la crise de 2008-2009 comment il fallait prendre des mesures rapides, ciblées et les administrations qui ont mis cela en œuvre fonctionnent correctement bien”, explique-t-il.
Autre bonne nouvelle : la croissance, puisque l’Insee anticipe un rebond de celle-ci à +6% en 2021 contre -8% en 2020. "Globalement l’économie a pour l’essentiel encaissé le choc, elle devrait revenir à peu près à son niveau d’avant crise à la fin de l’année”, indique le directeur général de l’Insee, “il n’y a pas eu de perte de capital physique, il y a eu peu de perte de capital humain, il n’y a pas eu de perte de capital organisationnel, la plupart des entreprises sont encore en place, donc quand les conditions sanitaires le permettront, cela ne demande qu’à repartir”, affirme Jean-Luc Tavernier, qui tient tout de même à souligner un changement des habitudes de consommations qui pourrait légèrement perturber cette reprise.
Côme Dubois
