Jeudi 8 juillet 2021, SMART IMPACT reçoit Francis Gelb (fondateur, Sabre Paris)
Les PME sautent le pas de la transition écologique : c’est le cas de Sabre
Depuis bientôt 30 ans, Sabre casse les codes de l’Art de la table en proposant des collections alliant avec audace haut de gamme et fantaisie. La marque de coutellerie connaît une période d'hyper croissance propulsée par la crise sanitaire. Son chiffre d'affaires annuel, qui était de 4,5 millions d'euros en 2020, prévoit de bondir à 7 millions en 2021.
Le développement de Sabre s’est fortement accéléré ces 18 derniers mois. Pour son cofondateur Francis Gelb, la crise a certes été un catalyseur, mais c’est avant tout la préparation digitale en amont de celle-ci qui est à l’origine de cette montée en puissance : “ça faisait des années qu’on stagnait. On a repris les choses en main en 2018 sans savoir qu’on allait connaître une crise sanitaire deux ans après. On a travaillé avec une agence marketing pour repositionner la marque, puis avec une agence digitale pour avoir un site de qualité. Puis, quand la pandémie a pointé le bout de son nez, on était prêt.”
Les réseaux sociaux et la pandémie ont donné à la marque une résonance internationale. 80% de son chiffre d'affaires est réalisé à l’export. “Tous les pays à l'export n’ont pas confiné de la même manière que nous. Quand l’Asie a rouvert, elle s’est mise à chercher des nouveaux produits et grâce aux réseaux sociaux et principalement à Instagram, on a vu affluer les demandes en provenance de l’Asie. Notre premier marché asiatique a été la Corée, puis Taiwan et maintenant la Chine“, détaille-t-il.
L’an dernier, Sabre a participé à la toute première promotion de l’accélérateur mode & luxe de la Bpifrance. La marque a bénéficié de l’aide d’un consultant du groupe pour entamer sa démarche RSE. “Un des intervenants de la Bpi m’a dit cette phrase qui m’a vraiment marqué : “vos entreprises seront des produits de la RSE plus tard, oubliez le reste". Et pourtant, la RSE n’est pas naturelle pour ma génération, c’est pour cela que l’on s’est fait aider. (..) Le consultant nous a ouvert des pistes sur les actions qu’on pouvait mettre en œuvre : le premier sujet étant la traçabilité et les conditions de travail de nos associés, car nous utilisons la sous-traitance. Le second est notre chaîne logistique, on revoit nos emballages.”
Au cours d’une tribune parue dans l’Express, Francis Gelb énonce les limites de la transition écologique, notamment pour les PME et demande l’entrée en vigueur d’une réglementation plus incitative. “Le consultant nous a indiqué 4 entreprises pour sourcer du plastique compostable. Les devis correspondaient à entre deux fois et trois fois le coût de nos approvisionnements actuels. Tant qu’on ne sera pas tous contraints d’y aller en même temps et tant que les industriels du plastique ne basculeront pas massivement dans une matière compostable, ce sera toujours trop cher pour les PME”, dénonce-t-il.
Louison Guegaden