Lundi 12 juillet 2021, SMART JOB reçoit Kik Ka (auteure)
Burn out : un livre, une seconde vie ?
Dans son livre “Je ne te pensais pas si fragile” aux éditions Eyrolles, Kikka raconte une histoire féroce dans les coulisses du monde du travail. Elle a fait un tour de France avec son camping-car, Bobby. Elle y explique notamment qu’il faut “ralentir dans un monde en pleine accélération".
Dans cet ouvrage, l’auteure qui a occupé pendant une vingtaine d’années des fonctions commerciales et marketing à la direction de PME, confesse, à travers son personnage Clotilde, son propre burn-out, intervenu à la suite d’un changement de management. Bien qu’elle soit aujourd’hui détachée de cet épisode traumatisant, l'auteur reste très attentive à ce qui se passe dans sur le terrain. Elle appuie : “aller de librairies en librairies, et pouvoir offrir un vrai moment d’écoute et de partage en présence est vraiment une aventure humaine. On se rend compte que personne n’est épargné : cadres, exécutants, secteurs privés ou publics, hommes et femmes. Les réseaux sociaux ont annoncé que le nombre de burn out avait doublé en un an. Je pense que c’est la partie émergée de l'iceberg par rapport au ressenti que j’ai de cet épuisement et de ce manque de sens.” C’est sur le terrain et grâce aux rencontres avec des personnes qui ont subi la même expérience, que Kikka a compris que cet épuisement est un réel fléau. Son objectif : réconcilier l’Homme et l’entreprise.
Du côté des managers, certains sont venus sur son tour de France pour pouvoir découvrir quels sont les signaux de pré-effondrement. Certains managers se disent qu’ils n’ont pas envie de passer à côté de cela. “On est face à des RH qui ont envie de faire bouger les choses ! Il y a des entreprises qui ont vraiment envie d’agir pour le bien-être des salariés”, se satisfait Kikka.
Mais elle tient tout de même à rappeler qu’elle est là pour donner un espoir : “je ne suis pas thérapeuthe, je ne suis pas experte en psychopathologies du travail, j’ai juste une expérience. Mon écoute et ma présence viennent consoler.” Elle poursuit : “aujourd'hui, il n’existe pas de parcours coordonné d’aides. C’est-à-dire que vous êtes comme dans un couloir, dans le noir. Il y a beaucoup d'interrupteurs mais vous ne savez pas où aller”.
Il y a donc une nécessité selon elle, d’accompagner ces blessés des parcours professionnels, “les blessés des champs de travail”. “On est vraiment sur la dignité de l’Homme au travail. Il y a trop de dégâts qui sont des déflagrations aussi dans les univers privés, qui touchent la famille : vos problèmes de bureau, vous les ramenez à la maison ! Cela va toujours vous enfoncer dans l’idée que le problème, c’est vous. C’est terrible parce que le regard que vous allez vous porter, et le regard des autres sur la santé mentale, ce n’est pas évident à gérer”, conclue-t-elle.
Pauline Gratelle