Vaccination obligatoire : pour ou contre ?

L’ensemble de la population bientôt obligée de se faire vacciner ? Pour Marine Balansard, DG cabinet de formation et conseil Ariseal, il faut comparer avec les autres pays : “Il y a quand même très peu de pays qui obligent la vaccination contre la Covid-19. On s’y achemine néanmoins doucement. Cela commence par les soignants, parce que c’est politiquement presque incontestable : personne ne va dire que les soignants ne doivent pas être vaccinés. C’est assez subtile. Mais une fois que le pied est dans la porte, la généralisation de la vaccination est prévue pour l’automne, mais c’est subliminal, ce n'est pas annoncé, et c’est assez regrettable. On aurait peut être préféré que le Président se positionne de suite sur une vaccination obligatoire pour l’ensemble de la population.”

Deux millions de personnes se sont inscrites à la vaccination depuis les annonces d’Emmanuel Macron de lundi, mais parallèlement à cela, 25 000 citoyens ont manifesté ce mercredi 14 juillet pour protester et dénoncer une “dictature” qui bride leurs libertés. François Vigne, fondateur et directeur associé de Sycomore Corporate Finance, membre des EDC, est, lui, favorable à la vaccination : “Dès que j’ai été autorisé à me faire vacciner, je l’ai fait. Je recommande également à mes proches de le faire. Par ailleurs, je suis pour défendre la liberté de se faire vacciner, ou de ne pas le faire. Le cas des soignants diffère du reste des citoyens : ils ont beaucoup d’autres vaccins qui leurs sont imposés. Généraliser à toute la population, c’est très différent et c’est ce que l’on est en train de faire car derrière le pass sanitaire, c’est la vaccination obligatoire !” appuie-t-il, tout en rejoignant les propos de Marine Balansard. Il poursuit : “Quand on prive de la totalité de leurs droits les gens, c’est la vaccination obligatoire ! En tant que patron, j’encourage mes salariés. En revanche, il est hors de question que j’aille moi-même vérifier leur vaccination. Je suis très attaché au principe de confidentialité des données médicales pour mes personnels ! Ils n’ont pas à me donner leur état de santé.” 

Devoir vérifier le pass sanitaire vaccinal ou test PCR de moins de 48 heures est une réelle problématique. Frédéric Ivernel, DRH du Théâtre du Châtelet, soutient : “Je partage le point de vue de François Vigne sur cette nécessité que l’on a probablement tous de se faire vacciner aujourd’hui si l’on veut retrouver une vie normale. La vaccination n’est pas obligatoire mais elle est incitée de façon particulière.” Et pour son entreprise, le Théâtre du Châtelet, il explique : “Pour les institutions culturelles, ce pass sanitaire n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. On a toujours eu cette double nécessité à la fois d’assurer la sécurité des spectateurs et des collaborateurs qui sont au contact du public. De l’autre côté, essayer de jouer nos spectacles en jauges pleines parce que c’est comme cela que l’émotion est la mieux partagée. Donc, il y aura des dispositifs qui vont permettre une vérification assez aisée. Cela pose deux autres questions : d’abord, celle de la fluidité de l’accès dans les salles (nous devons travailler sur cette logistique-là), et d’autre part, le fait de bien traiter les problématiques qui vont nécessairement arriver, de litiges sur ceux et celles qui auront acheté des billets et qui se verront refuser l’accès pour des raisons de téléphone HS ou de papier oublié. Notre obligation sera de laisser accéder à la salle les spectateurs qui seront détenteurs d’un pass sanitaire ou d’un test PCR et les autres, malheureusement, ne pourront pas entrer : c’est ainsi que le dispositif aujourd’hui est proposé. Et nous appliquerons les réglementations telles que le Gouvernement les décidera.” conclut Frédéric Ivernel. 

Marine Balansard, DG Cabinet de formation et conseil Ariseal, François Vigne, fondateur et directeur associé de Sycomore Corporate Finance, membre des EDC et Frédéric Ivernel, DRH du Théâtre du Châtelet, sont tous d’accord sur le sujet de la vaccination qui n’est pas encore obligatoire mais fortement incitée par le Gouvernement. Ils sont les invités de SMART JOB.

Pauline Gratelle